Ioan Rosca
L'instrument d'assistance comme partie d'un
système (10)
1. L'approche systémique en technologie
éducationnelle
Une des caractéristiques qui définissent la
technologie éducationnelle, en la délimitant des approches traditionnelles de
l'éducation (modèle "enseignement") est la vision systémique. Ce métaparadigme de la science moderne part
de la révélation ,élémentaire mais critique, que le métabolisme d'un système a
des lois globales, irréductibles aux lois des parties composantes, desquelles elles
dépendent et qu'elles influencent.
Ainsi l'instrument destiné à assister un
apprenant dans ses démarches cognitives, sera seulement une partie du système
qui détermine l'apprentissage. Son efficacité dépend d'une multitude de
facteurs desquelles sa conception devrait tenir compte . En définitive, ce
n'est pas possible (généralement) de penser le design de l'instrument
isolement, mais il faut plutôt établir un plan pour le fonctionnement du
système dans lequel l'instrument aura un certain rôle à jouer.
Quelle est la structure du système à optimiser
? Ici on trouve une multitude d'alternatives qui correspond au spécifique
d'utilisation. Dans les articles précédents j' ai déjà observé des composantes
comme : "l'apprenant", "le 'professeur", le savoir à transmettre,
les tâches productives à réaliser, etc.
Prenons comme support pour cette discussion de
principe l'exemple représenté dans la figure 1 . Il s'agit d'une solution
possible à une nécessité de perfectionnement en entreprise.
Les acteurs (humains) représentés sont :
F : le
bénéficiaire de l'activité de production (le patron, le client)
E: l'exécutant de la tâche f pour laquelle le
savoir e est à apprendre
D: l'instructeur humain qui livre la leçon d
C : le concepteur de l'instrument d'assistance
c (didacticiel)
B : le producteur des plates formes b utilisables dans la
production de didacticiel c
A : le conseiller (technologue) qui maîtrise
le métabolisme de l'ensemble.
Ainsi "la chaîne avant" peut être
résumée : "B (technicien) fabrique des plates formes
"authorware" pour que C (auteur) les utilise à concevoir du
didacticiel avec lequel D (instructeur) organise des leçons qui permettront à E
(apprenant) de savoir comment accomplir les tâches pour satisfaire F (client).
Cette formule peut paraître excessivement
compliquée, mais elle est plutôt dépassée par la complexité des situations
réelles. Même si une seule personne accomplit plusieurs étapes de traitement,
même s'il y a un feed-back ou une ambiguïté qui diminuent la séparabilité des
segments énumérés, ils restent présents dans une forme ou une autre.
Si l'informaticien qui produit les trousses
d'outils d'"autorware" ne tient pas compte des vrais problèmes qui
confrontent l'auteur du matériel didactique, on a des fortes raisons de douter
de la pertinence de ses produits. Et la réalité confirme cette circonspection.
De même il est peu probable que l'auteur du didacticiel travaille bien si' il
ne tient pas compte de la manière dans laquelle le didacticiel sera utilisé
pour instruire, ou , s'il n'est pas capable de choisir les instruments
authorware les plus adaptés. Enfin, l'instructeur échouera s'il ne sait pas
exploiter les instruments qu'on lui offre, s'il ne connaît pas bien ce qu'on
attend de ses élèves ou les particularités cognitives de ceux-ci.
En fait il est possible qu'un "chaînage
arrière" soit nécessaire pour que chaque participant dispose d'une
orientation adéquate :
- d'abord il faut déterminer ce qu'on attend
de l'élève et dans quel cadre
- puis quel est le savoir supplémentaire qu'il
devra acquérir et par quel moyen (expérience, documentation, instruction)
-puis, quelles sont les difficultés cognitives
qu'il pourra ressentir et l'aide qu'on peut lui offrir de l'extérieur
- ensuite on pourra penser à l'organisation
des " leçons" , en utilisant les moyens disponibles pour arriver aux
buts fixés
- si l'utilisation d'un instrument
d'assistance s'avère opportune (livre, didacticiel etc) , le concepteur de cet
instrument disposera pour le réaliser des spécifications extraites de l'analyse
antérieure et des facilités offertes par sa banque de production
("authorware")
- le fabriquant des plates formes
"authorware" disposera d'une commande précise qui lui orientera le
design.
Il est possible que pour arriver à une bonne
solution, des "va-et-vient" soient nécessaires, des réglages
circulaires se mettent en fonction. Aussi (comme dans des autres applications
technologiques à haute complexité) nous pouvons nous attendre que l'expérience
et la science de ce genre de système apporteront une certaine
"modularisation" simplificatrice. En tout cas on ne peut pas éluder
les liens systémiques, sans risquer des solutions artificielles, donc
prévisiblement inefficaces.
2. Sous-ensembles et sous-systèmes
Du côté théorique la systémicité rappelée plus
haut est déjà triviale. De côté pratique , les implications de cette évidence
sont loin de s'imposer. Généralement, le fait de saisir la complexité d'un
système est nécessaire mais pas suffisant pour résoudre les problèmes de son
optimisation. Ajoutons à cela la
vaguïté et la non- mesurabilité de
certains concepts impliqués et nous obtenons la difficulté réelle de
l'entreprise d'optimisation du système d'apprentissage. Plus encore , pensons
aux influences incontrôlables et aux changements continuels du contexte...!
Comment bâtir sur ce terrain "une technologie de l'instruction" ?
Comment guider le design des environnements computérisés ?
Jusqu'à ce qu'on arrive à définir une fonction
globale à optimiser et une méthodologie de résolution, il est important d'étudier des parties plus simples en
relation, pour en déduire des lois orientatives. Le choix des sous systèmes
dont l'analyse peut être faite avec validité raisonnable peut être une étape
importante. C'est d'ailleurs ce qui se passe dans le cadre des approches
"spécialisés" (informatique, psychologie, didactique, technologie de
la performance etc). La seule réserve que je me permets de formuler après avoir
perçu de tels messages réductrices est que, fréquemment, les réductions ne se
font pas de manière explicite, claire , transparente. Or , les simplifications en vue de
modélisation opérationnelle doivent satisfaire certains principes. Par exemple
, la division de l'ensemble en "modules" étudiés séparément et
connectés finalement doit respecter des critères de séparabilité contrôlables.
De plus il est important d'envisager des
solutions alternatives et de les comparer selon des critères liés au but
(accroître la performance de l'ensemble) et non pas "à la mode" ou à
la plaidoirie pro-domo de l'intervenant ("C'est mon expertise qui compte
le plus!..."). Prenons quelques
exemples :
a. Le sous système productif (apprenant-
exécutant)
Dans une entreprise , il arrive souvent que
pour pouvoir produire, les exécutants aient besoin de savoir supplémentaire. La
manière d'acquérir ce savoir n'est pas prédéfinie. Il est possible que la
meilleure solution (selon des paramètres spécifiques) soit de faire de
l'instruction. Le mieux est que la personne incluse le savoir dans sa mémoire
permanente, avant de produire. Mais il est aussi possible que l'utilisation
d'une bonne documentation soit plus pertinente. Ou, peut-être, la seule manière efficace est d'accélérer
l'expérience.
Avoir une idée préconçue à ce chapitre, c'est
peut être de trahir les vrais intérêts de ceux qui demandent une solution
optimale. Aussi il mérite d'observer l'éventualité d'un besoin de flexibilité ,
ce qui changera manifestement la structure de l'environnement à concevoir.
L'analyse du contexte de travail pour lequel
se prépare l'apprenant peut aussi révéler des autres éléments qui influencent
la performance. De ce point de vue, l'approche de la technologie de la
performance semble la mieux adaptée aux besoins de la formation en entreprise.
Les questions de base pour l'investigation de
ce sous système sont :
Qu'est ce qu'il faut faire ?
Qu'est ce qu'il faut savoir pour faire ... ?
Qu'est ce qu'il faut ajouter au savoir
existant ?
Quels sont les moyens à utiliser ?
b. Le sous système cognitif (apprenant-
savoir)
Une fois le curriculum et le cadre de
l'apprentissage éclaircis , on peut étudier le design cognitif pour éclaircir
les opérations mentales à mettre en marche. Il est évidant que le sous-système
élève- savoir est à lui seul très difficile à modéliser. Il y a des ambiguïtés
tenaces à dépasser, par exemple celle liée aux définitions du savoir et de
l'explication...
L'ingénieur cognitif devra tenir compte :
-des généralités établies en psychologie,
psychopédagogie, psychosociologie, applicables au problème en étude
- des particularités psychologiques de l'élève
- des particularités psychosociologique du
contexte d'apprentissage
- des particularités psycho-cognitives du
curriculum
- des leviers d'instruction disponibles.
Il devra répondre à des questions comme :
Quelles sont les opérations mentales à
réaliser ?
Quelles sont les difficultés qui leur
correspondent ?
Quelles sont les prothèses cognitives qu'on
peut offrir.
c ) Le sous système didactique (apprenant-
partenaire- instruments- savoir)
Supposons que les démarches cognitives sont
établies et des solutions d'aide pour chaque obstacle sont disponibles. Il faut
maintenant sortir du monde unipolaire de la pensée de l'élève, se placer à
l'extérieur, dans un système qui comprend les partenaires du dialogue
instructif et repenser l'organisation de l'apprentissage.
Les composantes sont maintenant : les
partenaires humains (élève, professeur, collègues etc), les instruments
utilisables (livres, tableau noir, didacticiel, etc). Le paradigme est celui de
la communication , généralement bidirectionnelle
et interactive. On peut parler d'un récepteur et d'un émetteur, du
synchronisme, du degré d'intéractivité, de partage de l'initiative.
Si nous réduisons le système aux deux
partenaires humains, nous avons droit à une vaste base de donnés offertes par
l'expérience historique de l'enseignement. La didactique, la psychopédagogie,
la théorie de la communication seront autant des sources d'inspiration.
Quand on élargit le système pour comprendre
aussi des artefacts technologiques , des autres expertises doivent s'ajouter.
Remarquons les efforts faites en intelligence artificielle pour trouver des
solutions "machine- apprenant". On assiste à une modération de
l'enthousiasme initial, car les difficultés sont de plus en plus claires. Peut-
être le temps est venu de revenir au système sans réductions ..., c'est à dire
de chercher une optimisation du métabolisme : professeur- instrument-
élève, de voir l'instrument comme un
mécanisme (à optimiser) pour réaliser la communication du savoir entre les deux
partenaires humains. Des voix autorisées dans la recherche des ITS plaident
pour ce changement d'optique.
Les questions posées par le système "de
la leçon" sont :
Quelles sont les ressources disponibles ?
(temps, argent, etc) Quel est le cadre administratif ? Combien des étudiants on
doit instruire, est comment on sera en contact avec eux ?
Quels seront les acteurs de la leçon ? ( à
part l'élève, l'intervention d'un instructeur humain, ou artificiel,
l'utilisation des livres, sont sujets de décision)
Comment on fait le dosage de curriculum et la
distribution des tâches entre les divers acteurs de l'instruction ?
Quelle sera la position de l'apprenant dans le
dialogue ?(degré d'intéractivité et de liberté,etc)
Comment on transpose dans le plan de la leçon
les objectifs cognitifs établis à l'étape précédante ?
Quels
instruments faciliteraient la
tâche ? (orientation offerte aux concepteurs de didacticiel etc)
d ) Les sous système de la conception de la
leçon et des instruments
Pendant la leçon, les informations déposées
sur des divers supports (livre, logiciel, mémoire du professeur) sont
"consommés" par l'apprenant. Pour que la leçon se déroule
optimalement, les idées à transmettre et les ressources à utiliser doivent être
établies en préalable. C'est l'occupation du technologue de l'éducation, dans
le sens restreint :concepteur des instruments destinés à l'instruction.
(L'autre sens, celui d'ingénieur de système est retrouvable au niveau global de
design ).
Vue de cet angle , l'enseignant qui prépare sa
leçon pour le lendemain agît en technologue. Aussi l'auteur du manuel et des
indications méthodologiques. Aussi l'auteur du cahier d'exercices. Ils
produisent tous des instruments pour apprendre. Le concepteur du didacticiel
s'inscrit naturellement dans cette catégorie.
Prenons le cas de la conception d'un logiciel
destiné à être utilisé dans un système professeur- instrument- élève. Qui fera
effectivement la conception (une équipe ou un spécialiste pluridisciplinaire
etc), est le sujet d'un autre article. Ici je m'occupe seulement des éléments
qui entrent en jeu :
- la connaissance du curriculum et du scénario
de la leçon, établies aux points précédents
- l'expertise nécessaire pour "mettre en
scène" ce scénario, avec les instruments de design disponibles.
Nous devons répondre à des questions comme :
Quel sera la place du didacticiel dans le
scénario global de la leçon ?
Quelle est la plage de manoeuvre disponible (
dimension, temps, ressources)?
Qui compose le didacticiel ?
Quel est la mise en scène en conséquence ?
Quel est le feed-back régulateur ?
3. Le
critère d'optimalité
Organiser une production de manière
technologique, ce n'est pas seulement de chercher de manière systématique une
solution pour un problème systémique , en choisissant entre divers moyens
techniques, mais aussi de chercher
l'optimisation.
Des théories comme celle de la Recherche
Opérationnelle ont déjà pas mal de difficultés pour répondre aux défis
d'optimisation des systèmes techniques concrètes. Le caractère spécial de la
production du savoir ne fait que compliquer les choses. Il est illusoire (du
moins pour le moment) de penser à une "formule magique" qui
permettrait de trouver la solution optimale d'un besoin d'instruction. Nous
devons nous contenter à des principes d'orientation , car le spécifique profond
du problème est qualitatif, relatif, complexe, instable ...
Pourtant , cette inhérente difficulté ne doit
pas servir d'alibi pour les politiques incohérentes et hasardeuses. Quoi qu'il soit impossible de mesurer avec
précision les bénéfices apportés par une transmission de connaissance, nous
pouvons (et nous devons) les estimer raisonnablement, car autrement on risque
de déployer des efforts d'instruction qui dépassent de loin le gain qu'elles
apportent, ou au contraire, de refuser une instruction qui serait hautement
rentable.
Un ingénieur d'éducation doit se poser
toujours la question de la rentabilité.
Il n'y a rien de vulgaire dans cette légitime préoccupation. La vulgarisation de laquelle certains ont
peur à juste titre,( car elle menace le mécanisme de la culture), survient
d'une interprétation erronée de la "rentabilité". Il va de soi qu'en
éducation la définition de la "rentabilité" doit correspondre au
spécifique des buts. Que la prudence est de rigueur, étant donné la propagation
réverbérante des effets de l'apprentissage. Mais cela ne veut pas dire qu'on
doit baisser les bras et se livrer au libre arbitre, au nom de l'ineffable
On peut évaluer l'importance de la possession
d'un certain savoir dans l'accomplissement d'une tâche productive
On peut évaluer l'influence d'une leçon dans
l'assimilation de ce savoir.
On peut évaluer l'utilité d'un didacticiel
pour réaliser la leçon.
Et surtout nous devons pouvoir proposer une
solution d'instruction conforme à des restrictions pré définies. Ça ne sert à rien de concevoir un système
très sophistiqué et coûteux pour aider l'apprentissage d'une opération de
faible efficacité. Le meilleur conseiller- concepteur sera celui en mesure de
pouvoir régler le "gabarit" de son produit en fonction des
possibilités du client.
Il ne faut pas oublier que l'utilisation d'une
banale feuille de papier avec des instructions
ou des conseils pertinents peut offrir un rapport bénéfice effort
impressionnant ...
Si j'insiste sur ce point c'est parce que je
constate une disproportion entre les efforts de recherche en EAO - massif
(grandes entreprises, systèmes très complexes) et EAO- de dépannage (petites
entreprises, moyens réduits). L'impression que dans ce deuxième cas , la
recherche d'une méthode d'optimisation ne serait pas intéressante, n'est pas
justifiable. L'utilisation de l'ordinateur peut offrir des forts bénéfices
d'instruction dans le contexte d'aujourd'hui ( multimédia, télécommunications)
avant d'arriver aux raffinements de l'intelligence artificielle.
J'ai laissé pour la fin de ce paragraphe
"pragmatique" une question fondamentale théorique qui en est liée :
Supposons qu'on dispose de tous les instruments techniques nécessaires pour la
conception facile des leçons sur ordinateur, selon n'importe quelle approche
didactique. N'existe-t-il pas pourtant
une limitation intrinsèque à l'acte de conception du scénario et de mise en
scène qui limitera l'économie réalisable par l'EAO ? En autres termes , le fait
d'analyser les systèmes apprenant- production, apprenant- savoir,
apprenant-leçon et d'en tirer le scénario et l'effort de transposer celui-ci en
mise en scène ne suppose pas des efforts de conceptions qui ne sont pas
justifiables qu'à partir d'une certaine reproductibilité d'utilisation du
didacticiel engendré ?
En définitive, si on respecte jusqu'au bout le
principe de la globalité, les opérations destinées à préparer et à réaliser la
leçon font aussi partie de l'ensemble des activités à optimiser. Leur coût doit
donc entrer en discussion.
4. Le
marché pédagogique
Le point précédent a soulevé le problème de
l'efficacité de la production des didacticiels. Il semble clair que le cas d'un
seul élève qui utilise le programme une seule fois n'est pas idéal comme
application technologique... On se trouve en plein artisanat...
Nous sommes intéressés par la reproductibilité
de nos efforts d'instruction.
Au premier niveau (productive) il est
intéressant à choisir le savoir le pus fructifiable.
Au niveau cognitif, les connaissances avec
grand potentiel cognitif, avec forte
"réverbération" utile prévisible , sont porteuses
d'efficacité.
Au niveau de la leçon , on ajoute les
possibilités offertes par certaines méthodes de présentation, hautement
reproductibles (qu'on peut réutiliser sans grands efforts pour expliquer des
autres notions)
Enfin, on peut veiller à la reproductibilité
d'une "sous routine" pédagogique englobée dans le didacticiel.
Mais en pratique cela n'est pas suffisant. Au
niveau d'une institution bénéficiaire, un paramètre important pour assurer la
reproductibilité est le nombre
d'étudiants à instruire. Le
professeur et le didacticiel apparaîtront seulement si ce nombre équilibre les dépenses
d'instruction. Pour choisir entre eux, les questions d'efficacité seront aussi
déterminants. Ainsi il est prévisible que l'effort pour concevoir le
didacticiel qui enseigne une leçon à la place d'un professeur sera plus grand
que celui de préparer la leçon par le professeur.
La
justification peut venir aussi de la reproductibilité de l'enseignement
réalisable (à part autres considérations qualitatives comme la possibilité de
l'instruction individualisé et interactif, de l'horaire flexible etc). Le fait
que l'élève peut revenir sur les sujets, un nombre indéfini de fois, représente
un autre gain de réproductivité.
Il est aussi intéressant le cas des programmes
qu'on peut réutiliser sans trop de modification pour des occasions ultérieures
(autre curriculum à transmettre). Cela peut aussi améliorer l'efficacité.
Enfin, il nous reste une possibilité extérieure au système analysé
jusqu'ici, celle de l'utilisation du même didacticiel (ou des parties
significatives, ou d'une adaptation de celui-ci) dans des autres contextes
d'instruction. Les succès économiques des applications informatiques hautement
transportables, comme : les éditeurs de texte, les tableurs, les bases de
donnés, les calculatrices etc nous inspirent à chercher la reproductibilité
dans cette direction.
Malheureusement , nous sommes obligés de
constater que les applications en éducation ont un spécifique qui les dispose
peu à des utilisations transportables. Les problèmes d'instruction de chaque
entreprise sont assez spécifiques et assez confidentielles pour ne pas donner
trop de place à la réutilisation. Plutôt
l'école , avec son standardisation et sa stabilité curriculaire permettrait de rêver à une large
échelle d'utilisation d'un même didacticiel.
Un autre créneau pourrait être celui de la
formation de base pour les dextérités ou les professions standardisées ( permis
de conduire, dactylo, programmer, comptable etc). Aussi, on peut penser à la
consommation des produits culturels (encyclopédies interactives, instruction
par télévision interactive etc).
A ce niveau (le système de l'ensemble de la
société) l'effort de conception du didacticiel se justifie en fonction du
marché potentiel. Les situations
favorables énumérées plus haut se confrontent à des difficultés supplémentaires
causés par :
- le rythme agressif des changements (de
curriculum, des méthodes didactiques, des instruments etc)
- l'absence d'une standardisation
technologique , qui permette une compatibilité entre diverses plates formes
informatiques
La dynamique de curriculum est soumise à la
pression de l'explosion informationnelle.
Le fait qu'à l'heure actuelle on est obligé de
concevoir des produits comme "Trigonométrie pour les élèves de secondaire
possédant un IBM-PC , une carte de... et un hard disc de...etc" a des
effets dramatiques sur la reproductibilité.
En somme , des conditions assez ingrates pour
la transportabilité du didacticiel ! Des
directions d'action :
-standardiser les plates formes informatiques
et assurer la transportabilité des programmes par conversion automatique
- établir les expertises assez stables,
destinés à un public assez large comme sujet du didacticiel à grande échelle
- concevoir des méthodes économiques de design
pour le didacticiel à faible reproductibilité
- construire des bonnes plates formes
authorware (faciles à utiliser, transportables, adaptables, permettant un
design sur mesure, permettant au concepteur de se concentrer sur l'aspect
didactique)
- établir des principes de design évolutif,
qui permettent une continuelle mise à jour du didacticiel .
Bibliographie-10
A. Cours, séminaires, démonstrations, tables rondes :
Le cours ETA 6703 :
Conception et élaboration de systèmes Multimédia d'apprentissage - Max Giardina (hiver 1994)
Le cours IFT 6075 : Multimédia
-techniques et applications - J. Gecsei (hiver 1994)
Le cours ETA 6745 :
"Structure et langage de la technologie éducationnelle.- H. Stolovitch
automne 1993
La conférence "L'actualité des tutoriels intelligents" de
C.Frasson (8-02-1994)
Les présentation de la vitrine
EIF de CRIM
Les présentations de LICEF - journée porte ouverte Téléuniversité(
24-03 1994)
Les tables rondes avec les représentants de la recherche et de
l'industrie (mars 1994)
B. Ressources sur INTERNET :
Listes de discussion
par courrier électronique :
AI-ED (intelligent computer aided instruction)
: ai-ed@sun.com
NEWEDU-L (new paradigms in education) : NEWEDU-L@vm.usc.edu
Groupes News :
bit.listserv.edtech
misc.education.multimedia
alt.video.laserdisc
alt.hypertext
alt.authorware
bit.listserv.authorware
sci.edu
misc.education.adult
misc.education.distance
alt.education.research
misc.education
comp.ai
comp.ai.edu
comp.lang.scheme
Archives accessibles par Gopher :
gopher.ed.gov
gs1.gac.peachnet.edu
wave.scar.utoronto.ca
state..virginia.edu
gopher.cic.net
cico.rice.edu
gopher.unr.edu
Publications électroniques (accessibles par gopher)
EDUPAGE (ivory.educom.edu)
Chronicle of higher education
(chronicle.merit.edu)
Education,Research and
perspectives (gopher.ecel.uwa.edu.au)
Journal of Technology Education
(borg.lib.vt.edu)
New horisons in Adult Education
(gopher.acs.ohio-state.edu)
Catalyst (gopher.cic.net)
Distance Education Online
Symposion News (gopher.cic.net)
EduCom Review (gopher.cic.net)
Education Policy Analysis
Archives (gopher.cic.net)
Educational Uses of Industrial
Technology News (gopher.cic.net)
GLOSAS News (gopher.cic.net)
Journal of Extension
(gopher.cic.net)
Viewpoints (gopher.cic.net)
Bibliothèques en ligne et bases de donnés ;
ERIC et ASKERIC (gopher.ed.gov ou ericir.syr.edu)
C. Articles , périodiques, communications
"Appel de projets"- 1991 Min. de
L'Ens.-Québec
"Ergonomie de l'écran et
de l'interactivité"-M. Cartier (1990)
"Software evaluation"
-Min. of Educ. Canada (1985)
"Evaluating Interactive
Multimedia"- T.C.Reeves
IEEE-Special report multimedia
: "The technology framework" (1993)
M. Giardina
"L'interactivité dans un environnement d'apprentissage multimédia"
(Revue des sciences de l'éducation 1992)
WJ. Clancey Guidon-Manage
Revisited: A Socio-Technical Systems Approach"(ITS'92)
J. Gecsei, C. Frasson
:"Safari : an Environment for Creating Tutoring Systems in Industrial
Training "
D. Livres, monographies
H. Stolovitch, G. La Rocque
"Introduction à la technologie de l'instruction" (Maurin '83)
H Stolovitch & "The
Handbook of Human Performence"(1993)
Ambron and K.Hooper
:"Interactive Multimedia" (Microsoft Press-1988)
S. Ambron , K Hooper
"Learning with Interactive Multimedia" (Mic.Pr. -1990)
Bruce Berra "Distributed
multimedia into systems"-1993
D. Minoli , R. Keinath
"Distributed Multimedia Trough Broadband Communications" (Artech
House- 1993)
M. Hodges , R. Sasnet
"Multimedia Computing -cases studies from MIT project ATHENA"
(Addison Wesley pub. 1993)
P. Jorion "Principes des
systèmes intelligents" (Masson 1990)
M.Wagman "Artificial
intelligence and human cognition"(Praeger 1991)
J.F.Rychalk "Artificial
Intelligence and Human Reason"(Columbia univ. press '91)
C.Dominé: "Techniques de l'intelligence artificielle" (Dunod
1988)
G. Paquette, A Bergeron
"L'intelligence artificielle" (Téléuniversité 1990)
E. Wenger "Artificial
intelligence and tutorial systems"(Morgan Kaufmann pub.'97)
C Frasson & co
"Intelligent tutoring systems"(Springer-Verlag 1992)