Ioan Rosca
Les situations de "recherche et extraction" de l'information
1. Le cadre
Pour pouvoir
accomplir certaines tâches (produire), l'homme doit SAVOIR comment le faire.
(le savoir- moyen). Aussi, on peut prendre en considération ses nécessités
intellectuelles. (le savoir- but).
La différence
entre les deux motivations est d'habitude difficile à mettre en évidence. Il y
a des cas extręmes , comme :
- le savoir
nécessaire pour accomplir une tâche ponctuelle de travail en industrie (pour laquelle
normalement le savoir et un moyen)
- la curiosité
philosophique (pour laquelle le savoir et un but et un plaisir)
Mais, dans la
majorité des cas l'effet d'un savoir est multiple et réverbérant. Les connaissances acquises aujourd'hui pour
résoudre un problème technique, une fois englobées dans la structure des
connaissances de quelqu'un, deviennent un élément de sa culture, un atome pour
des constructions ultérieures. Aussi , une information "consommée"
par plaisir peut s'avérer plus tard fort utile .
Il est donc
difficile de préciser, dans une situation d'acquisition d'une information, dans
quelle mesure elle est destinée à diriger une action immédiate, à préparer pour
une action éventuelle, à ętre intégrée avec des autres informations pour accroître
le potentiel général d'agir, ou à compléter l'éducation générale.
Habituellement le curriculum s'étend imprécisement sur ces dimensions. On peut
en déduire que, l'ambiguüté, la variabilité, l'instabilité de la distribution
des motivations ne permet pas un contrôle de ce paramètre dans le cas du design
d'un environnement d'aide à l'information.
Pourtant, une
telle résignation n'est pas acceptable , car l'importance de la destination de
l'information (à orienter l'action immédiate, à former, à éduquer etc) est
fondamentale pour l'organisation du rapport entre l'utilisateur et le système
qui la lui livre. En pratique, on
constate les différences de structure engendrées par la particularisation de ce
paramètre.
Ainsi, quand
l'information est destinée à orienter ponctuellement une intervention humaine,
l'utilisateur aura à sa disposition un environnement de "job
assistant", conçu pour lui offrir l'assistance au moment opportun. Dans ce
cas , ce qui est important et que l'information soit pertinente, facile à
extraire, facile à lire etc. On ne se propose pas de former ou d'éduquer.
Par contre ,
quand l'information est destinée à participer à la formation de l'utilisateur,
l'organisation de son extraction (livraison) se fera sur des autres principes.
Enfin, dans le
cas des situations hybrides (très répandu dans la pratique) l'environnement
devrait ętre capable d'une certaine flexibilité , selon le type d'
"événement informationnel" qu'il assiste.
Tout cela
indique l'importance d'une clarification sur la spécificité de l'organisation
de la livraison de l'information dans diverses hypostases motivationnelles.
2. Les étapes
de l'information
Je continuerai
sur l'hypothèse simplificatrice que l'information est destinée à compléter un
"savoir pour faire". Męme avec cette restriction, les choses se
compliquent si on considère les effets intégratives (la contribution de l'atome
informationnel à une unité conceptuelle plus vaste) , évolutives,
auxiliaires...
Je ferai une
deuxième restriction pour traiter le cas d'une unité d'information,
indépendante, suffisante pour un savoir -faire. Dans ce cas encore, le savoir
peut ętre assuré par documentation ponctuelle (au moment du besoin), par
expérience (exercice du faire) ou par enseignement (information mémorisée). Ainsi l'aide peut consister dans une
assistance à la documentation, dans une simulation ou dans une leçon de
formation. Le choix dépendra de l'application et le mieux serait qu'on
dispose d'une flexibilité, car dans la pratique, męme l'intéręt d'un
seul utilisateur peut varier.
Ce qui est
commun à toutes les hypostases (documentation, expérience, enseignement) et
que, le "cycle" de l'information à plusieurs étapes :
- saisir
l'existence de l'information , décider de l'extraire
- trouver
l'information , la repérer dans l'univers qui la contienne.
- la
"consommer" (lire, apprendre, exercer)
Ce qui est
diffèrent est la gestion de ces étapes. Par exemple , pour la documentation
(aide à la tâche) , l'effort de l'utilisateur pour saisir et trouver doit
ętre réduit par l'instrument, qui aidera
l'utilisateur à arriver rapidement à l'étape de consommation.
Généralement,
le moment utile de ce cycle est celui de la "consommation". La mise
en garde , la recherche et l'extraction devraient ętre facilitées au
maximum par l'environnement assistant.
Ainsi on peut
considérer que, une des principales qualités de l'assistant est sa capacité
d'aide à la recherche et à l'extraction d'une information utile. Une autre
qualité est liée à la "consommabilité", c'est à dire à l'efficacité
du moment de livraison proprement dit. Une analogie avec le cas d'un restaurant
: d'une part la qualité du service (la réception, le cadre etc) , d'autre part
la qualité du plat.
Un bon
instrument d'aide à l'information devrait ętre performant sur les deux
plans. Il devrait permettre un aide efficace pour trouver l'information
pertinente et une forme de livraison "consommable"
Observation:
Un facteur qui
complique la situation et oblige à des raffinements, est le mélange de la recherche et de la
consommation. Ce mélange est produit en pratique par
a.
La simulation : les notions à
transmettre portent sur la capacité de recherche , de choix,
d'investigation. Le savoir- chercher est
transmis pas seulement à l'intérieur des morceaux d'information, mais il est
amélioré par l'exercice męme de l'orientation dans l'univers des
informations disponibles. Nous pouvons considérer qu'un tel design de
l'environnement, dans lequel la manière d'orientation dans le bloc d'informations
a un potentiel formatif, s'encadre dans
le paradigme de la simulation, l'apprentissage du "retrieval" se
faisant par exercice.
b.
Le mélange délibéré: pour des raisons d'économie (efficacité) les morceaux
d'information- sujet contiennent aussi des indications sur la navigation, ou
ils sont présentés mélangés avec les informations- message . Cette structure hybride de l'information ,
bien que pratique, peut ętre moins claire que le cas d'organisation
distincte des morceaux d'informations- sujet et d'information-message.
c.
Le mélange intrinsèque : souvent l'orientation de l'utilisateur sur la
prochaine étape à suivre, (et en conséquence sur la manoeuvre de navigation à
opérer) dépend de la signification de l'information- sujet qu'il est en train
de consommer. Il devient difficile à séparer le mécanisme d'orientation
"extérieure" (par information- message) de celui
"intérieur" (par lien sémantique).
d.
Le mélange par confusion : le constat de la difficulté de séparation des
mécanismes d'aide à la navigation explicite et implicite, produit à certains
concepteurs un laxisme exagéré dans le design de l'orientation vers
l'information, ayant comme résultat un environnement confus , inconsistant.
3. La
recherche comme moyen et comme but.
Pour le cas
extręme des environnements destinés à la documentation, le rôle principal
de l'étape de recherche est de moyen
d'arriver à l'information utile. Dans cette optique, les qualités de
l'assistant sont:
- la richesse
en informations accessibles
- la mise en
garde sur les disponibilités
- la facilité
de trouver l'information pertinente.
- des
facilités de manipulation, une fois l'information trouvée
Le paradigme est maintenant celui d'accès à
une base de donnés. Les principes d'organisation peuvent varier :
a.
Le modèle "relationnel" : les données sont décrites par des
"attributs" et organisées "matricialement". L'utilisateur
peut les trouver en faisant des "requętes" , il précise certains
paramètres et l'ordinateur fait les investigations nécessaires et livre l'information (le groupe d'information)
qui correspond à la requęte. (c'est le modèle des recherches
bibliographiques). D'habitude il en résulte des blocs d'informations bien
structurés, avec une forte fonctionnalité de recherche, mais , la transparence
de cette recherche pour l'utilisateur est réduite, le cycle de l'intéractivité
est grossier .
b.
Le modèle "réseau". L'arborescence du curriculum est reproduite dans
la structure de la base d'informations. Cette structure est transparente pour l'utilisateur, qui a la
possibilité de s'orienter en "navigant" dans le graphe des
informations. La granulation beaucoup plus fine (contextuelle) du cycle
d'information fait que l'orientation soit plus naturelle, l'interactivité plus
poussée. Exemples ;hypertexte, hypermédia, réalité virtuelle.
c.
Le modèle "objet" . C'est une organisation hiérarchique et modulaire
des informations. Les "héritages" permettent la propagation de
propriétés, avec des économies de design.
La séparabilité des objets offre des importantes flexibilités
(adaptations, transportabilité etc). Un cas intéressant est la structure
"d'objets interactifs" (réseau de Petri) , bien adaptée à la réalité
conversationnelle des instruments d'assistance informationnelle.
d.
Le modèle "base de connaissances" . Cette fois ci, l'organisation de
la base tient compte de la sémantique (signification) , d'une manière
explicite. Sur cette base, il est possible d'évoluer vers en
"environnement intelligent", avec les développements caractéristiques
pour les systèmes experts.
e.
Des modèles (réalisations ) hybrides, qui combinent les avantages des visions précédantes.
Toute
cette problématique complexe est liée à
l'efficacité du "retrieval" (l'obtention d'une information).
L'explosion informationnelle à laquelle l'homme doit faire face aujourd'hui ne
fait que croître l'importance de cet aspect. Pour le concepteur d'un instrument
de documentation (aide à la tâche, encyclopédie, etc) les principes afférents
sont essentiels.
Mais, męme
pour un instrument d'apprentissage, la manière d'organisation du bloc
d'informations et de son exploitation est cruciale. La différence qui complique
les décisions dans ce cas et que, comme je viens de le rappeler, dans
l'apprentissage, la recherche peut faire partie du curriculum, elle peut avoir
aussi la dimension de but de la
leçon.
Un cas très
important de ce genre et celui du guide d'utilisation d'un outil , en
particulier celui de l'instrument de documentation (simulation, apprentissage)
qu'on offre à l'utilisateur. On veut aider l'utilisateur à se former ses
stratégies de documentation (information). Il apprendra à utiliser son
environnement documentaire, pour mieux l'exploiter (cas direct) ou pour devenir
capable de se débrouiller dans des situations similaires , avec des autres
outils (effet de simulation). Naviguer
dans l'environnement devient une forme d'apprentissage par exécution
(expérience).
Cette
situation est de plus en plus significative. Car, on peut s'imaginer que la
nécessité d'intégrer les connaissances- sujet (les mémoriser) va diminuer à la
mesure que l'homme aura à sa disposition des bons instruments de documentation.
Il est par exemple expressif d'observer l'orientation actuelle vers
l'apprentissage "au moment du besoin". La mémoire des instruments va épargner
l'humain (voir l'exemple de la calculatrice). Par contre il deviendra essentiel
qu'il connaisse bien la manière d'utilisation de ces instruments. Donc , le
"savoir- utiliser" promet d'ętre un candidat sérieux pour une place dans la
mémoire humaine.
Ajoutons à
cette situation générale, le cas de l'apprentissage du savoir -trouver- des-
solutions dans divers domaines particuliers, l'entraînement de la capacité de
création.
4. Le savoir-
trouver. L'heuristique.
Il est évident
que, pour résoudre les défis intellectuels, le savoir- souvenir n'est pas
satisfaisant.
Dans certaines situations, pour pouvoir agir
adéquatement , le fait de disposer de l'information nécessaire (dans la
mémoire, dans la documentation) est
suffisant. On applique des règles, on décode des informations etc.
Pourtant, la
performance peut dépendre fortement de certaines qualités générales de la
pensée de l'opérateur: vitesse et précision du décodage des instructions,
capacité de transposition, d'analogies, d'abstraction, de généralisation, de
déduction, d'induction etc.
Tout le monde
est d'accord sur ce point, mais cette unanimité fond quand il s'agit de
partager les responsabilités pour le perfectionnement des capacités générales
de l'individu. Généralement on suppose que c'est l'apprenant qui doit s'en
occuper (c'est son intéręt).
Les entrepreneurs se résument à ...mesurer
cette capacité pour s'orienter dans leur politique d'embauche. Il est vraiment
rare qu'ils essayent à intégrer des tels éléments dans leur programmes de
formation. Un tel design devient complexe, l'employeur ne se sent pas motiver à
payer le prix Et les effets de ce genre ( amélioration des procédures générales
de la pensée) restent à la merci de la chance.
Les tâches de
haute difficulté réclament généralement un entraînement plus axé sur la
potentialité , sur la croissance du "l'esprit débrouillard" . Des
bons instruments de perfectionnement des dextérités intellectuelles seraient
donc bien venus. Si on ne peut pas le
faire explicitement, ce rôle peut ętre joué par exercice d'utilisation de
l'instrument , d'oů l'importance d'un
côté formatif de la "navigation".
Le
"culturisme de la pensé" et laissé plutôt à la tache de l'école, avec
les résultats sur lesquels je ne m'arręterai pas ici. Je me résume à noter
l'effet pernicieux de l'artifficialité prolongé de l'enseignement classique.
(la longue chaîne des réponses aux
questions simulées...)
En résumant,
on ne peut pas négliger les besoins d'aide à la formation des bonnes techniques
de penser. Comme tout autre
"savoir", ceux de déduire (mécanismes logiques), d'induire
(créativité) , de modéliser , de vérifier, de comparer, de simplifier, de
généraliser etc, peuvent ętre améliorés, avec l'aide d'un environnement-
instrument.
L'heuristique
(la technique de trouver des solutions, de se débrouiller dans des situations
nouvelles) peut ętre assistée. Le
problème est : comment faut-il concevoir cet aide ? Quels sont les principes,
les structures et les adaptations à respecter dans une situation concrète.
4. Le savoir- trouver. L'heuristique.
Il y a donc
des bonnes raisons pour investir dans un environnement d'aide intellectuel, à
la fois des efforts pour faciliter la découverte des informations et des efforts
pour accroître les capacités d'orientation de l'utilisateur .
Ces deux
critères opèrent en antagonisme et il semble que trouver un équilibre
(flexible) est un art de première importance dans le design.
On peut par
exemple négliger complètement l'aspect formatif de l'orientation, est offrir à
l'utilisateur un encadrement exhaustif. Si ce n'est que l'arrivée rapide à la
bonne information qui compte, cela peut ętre une solution très appréciée
par l'utilisateur.
Si on veut "l'instruire" , il est possible
que les simulations (exercices) contenus
dans les leçons soient suffisantes, et que toute complication
supplémentaire de navigation n'ait aucun sens. Ici l'aide à la navigation doit
ętre le plus claire possible.
Si la réalité
pour laquelle on veut préparer l'utilisateur est complexe et réclame de sa part
une multitude de choix (éventuellement libres) et un "feeling" du
domaine, il peut ętre intéressant de le placer dans une démarche
d'utilisation de l'instrument qui simule les complications habituelles et
encourage l'initiative.
Mais , ce qui
n'est pas acceptable est l'ambiguüté gratuite (sans effets éducationnels , sans
justification formative.) On ne doit pas cacher l'absence des soins pour l'
"intelligibilité" de l'instrument, par des dissertations sur
l'ambiguüté inhérentes à la connaissance.
Le vague est une réalité profonde . Il peut
ętre une qualité (capacité d'opérer dans avec des concepts imprécis,
approche poétique, esthétique). Il peut ętre un obstacle, un ennemi à
chasser ( désir de précision, approche des sciences exactes, technique). Je
vois peu de raisons à accentuer l'imprécision d'un instrument d'aide à
l'information, à part le désir de simuler la vagüité pour s'habituer à la
manipuler et les motivations affectives, esthétiques.
Ainsi, pour les cas habituels, l'intelligibilité de
l'instrument d'aide à l'information est une qualité importante. Toute
dérogation du principe de la plus facile exploitation, pour des raisons
spéciales (entraînement du savoir- chercher, plaisir motivant de la recherche,
etc)doit ętre judicieusement argumentée. Aussi, on doit expliquer pourquoi
ces buts spéciaux n'ont pas pu ętre considérés dans l'intérieur des
tronçons d'information livrés, et ont dű compliquer la navigation.
6. L'économie
de la recherche
Il ne faut
jamais oublier que l'utilisation d'un instrument réclame un certain temps . On
peut voir l'outil comme un moyen de réduire le temps pour accomplir une tâche
(dans notre cas : apprendre, se documenter, exercer etc.) De ce point de vue,
l'efficacité de l'instrument peut se
mesurer par le temps gagné (ou perdu...) par celui qui l'utilise.
Généralement ,
ce paramètre est plus observé dans la pratique que dans la théorie de la
technologie éducationnelle , car il n'est pas facilement mesurable. Aussi il
existe une tradition dans l'enseignement de déconsidérer le temps consommé par
l'apprenant . (on suppose tacitement des hommes immortels) Le succès est mesuré
en " curriculum" et rarement
par un certain rapport curriculum/ temps.
Si on construit
un instrument pour faciliter l'information, l'économie de temps que son
utilisation apporte doit normalement entrer en discussion, ętre mesurable
d'une manière ou de l'autre. Aussi on devrait disposer d'un moyen de corréler
cette caractéristique de l'instrument avec la demande du l'utilisateur- client.
Si celui-ci veut gagner du temps en obtenant facilement (donc rapidement) les
informations dont il a besoin , il doit pouvoir choisir un environnement en
conséquence, Si par contre , il est plus intéressé par le raffinement de la
documentation, ou par la participation à la recherche (exercice de découverte)
, il doit pouvoir opter pour un instrument approprié.
N'oublions
aussi pas l'effet de "désorientation labyrinthique" : en supradimensionant
l'arbre des choix, on peut produire une perte significative du temps en
utilisation, consommé pour la recherche de l'information, plutôt que pour
l'information proprement dite !
Les recettes
sont difficiles, mais la recherche d'une optimalité est obligatoire pour une
démarche technologique.
7.
L'aménagement de l'environnement à explorer.
Les
observations antérieures offrent un cadre général à l'organisation d'un
environnement de type "exploration" et attirent l'attention sur les
alternatives.
Ici je ferai
un bref résumé "morphologique" ( les éléments ). Le dosage de ces
éléments réclame une méthodologie adaptable, basée sur des considérations de
design complexe (voir aussi les par. précédents)
a.
Contenir
A la base de
l'organisation on trouve le contenu (le curriculum). La première contribution
du concepteur de l'instrument est "l'enrichissement" du contenu
pertinent pour une certaine application.
Le contenu est matérialisé dans une structure (système) d'éléments
(cellules élémentaires) , organisée de manière variable. (voir les obs. au
point 3). La structure de la "base d'informations" est essentielle
pour le fonctionnement de l'outil d'information qui l'exploite. C'est un trop
vaste sujet !
Pour le
concepteur de l'outil de documentation, il est important de connaître le
spécifique des structures disponibles (objet, relationnelles, réseaux , de
connaissances etc). Il est aussi important de saisir la multidimensionnalité de
chaque cellule d'information : le sens, l'apparence, le corps matériel, car les
considérations de design oscillent dans les espaces de ces dimensions. Par
exemple, la forme de présentation (l'apparence) d'une information est
étroitement liée à son contenu, si on veut mesurer son intelligibilité.
Je me borne à
observer que les informations disponibles dans la base sont :
-de type
-sujet
-de type
message (aide à l'utilisation de la base)
-hybrides
Les
informations- sujet ont une certaine "granulation" (grandeur,
dimension des morceaux), est une structure intérieure (de la cellule) est
extérieure (de l'organisme qui l'englobe).
b. Organiser
Le fait
d'organiser les informations dans une base (au lieu de les offrir comme un
ensemble sans aucune structure) représente le premier niveau d'aide
(intrinsèque, mais fondamental) à l'utilisation. Les fonctions habituelles
desquelles dispose habituellement l'homme utilisateur,
"dévirtualisent" les indications cachées dans la structure , et
devient des indications précieuses pour l'orientation.
Ainsi, le paradigme
relationnel à la force de suggérer les liens entre les cellules, celui d'objets
d'aider la perception des unités supérieures et de l'héritage, le réseau de
guider la circulation etc.
Le deuxième
pas de l'enrichissement est l'organisation des cellules d'information dans une
structure.
c. Ouvrir et
signaler
La troisième
étape et d'organiser l'accès à la base d'une manière transparente, d'offrir à
l'utilisateur des messages qui lui fassent facilement compréhensible
l'organisation et l'accès.
Les moyens
pour le faire sont trop nombreux pour me lancer dans une analyse. Parmi les
principes je rappelle (comme exemples) :
-visualisation
de la base et de la navigation (pour s'orienter globalement)
-
visualisation immédiate des effets des commandes de l'utilisateur
-
visualisation, simplicité et "naturalité" des commandes disponibles à
un moment donné (menus etc)
- instruments
d'aide contextuel et global
- tutoriel
pour l'accommodation avec l'utilisation. etc
d. Conseiller
Un niveau
supérieur de l'encadrement offert par la base est d'intervenir dans la prise de
décision que l'utilisateur doit faire en l'exploitant.
L'aide ne se
résume plus maintenant à expliquer la structure de la base et les ordres. Il
contient des indications sur comment la parcourir pour obtenir un certain
résultat avec une certaine efficacité.
Le conseil
peut se réduire à une indication, il peut prendre la forme d'une démonstration,
il peut se transformer dans un parcours guidé. Il peut ętre obtenu à la
demande de l'utilisateur, livré toujours ou dans des situations spéciales
(erreurs etc), accessible ou non au choix. Le partage de l'initiative entre le
visiteur et le guide peut ętre réglable.
En tout cas ,
à mesure que l'environnement croit sa présence en tant que conseiller, l'aspect
de "learning" est doublé par un "teaching" de plus en plus
significatif.
e. Partenaire
(conseiller intelligent)
Les
aménagements précédantes ont comme but d'accroître
"l'intelligibilité" de la base. Une des possibilités d'obtenir des
stimuli intelligibles de la part d'un partenaire est ... qu'il soit
intelligent.
Comme on ne
dispose pas d'un partenaire humain, la mesure dans laquelle on peut simuler
l'intelligence pour accroître l'intelligibilité est variable. En principe le dialogue
serait amélioré si la machine- partenaire :
-peut saisir
les problèmes et les particularités de l'utilisateur
-peut adapter
son comportement adéquatement.
Observation:
Les deux
directions de la synchronisation : la machine à l'homme et l'homme à la machine
sont complémentaires. On peut envisager des perfectionnements de chaque côté. (
produire des outils plus explicites ou plus réactifs). Je crois que les deux
alternatives restent intéressantes, ainsi que leur combinaison. Pour les cas des applications simples, à
restriction de prix et gabarit, l'EAO intelligible
et réglable peut donner satisfaction. Pour les cas complexes (et pour la
perspective) l'EIAO trouvera probablement des solutions spectaculaires.
La notion d'intelligibilité est trop dépendante des
particularités de l'utilisateur pour qu'on ne puisse pas prévoir que, la capacité de l'environnement
de s'adapter automatiquement à la personnalité de son partenaire, apportera un
gain significatif de l'utilisabilité.
Mais l'affirmation que l'EAO est "dépassé"
et impraticable ne me semble guerre justifiée. Il y a tant de situations dans
lesquelles l'instrument intelligent serait un luxe sans justification et les
réglages nécessaires pourraient ętre opérés par l'utilisateur...
8 Conséquences pour le design
a. L'analyse
des besoins. La pertinence des moyens.
On doit
commencer par l'analyse des besoins qui réclament la construction de la base
d'information. Il faut établir:
- La
complexité du contenu (le gabarit, le raffinement, la forme etc) à atteindre;
peut ętre la grande masse des informations disponibles est le paramètre
clef, et non pas les facilités de l'accéder; peut ętre la possibilité de
la mise à jour et des changements est essentielle; peut ętre la forme de
présentation, etc.
- Les restrictions
de structure
- Les
facilités d'utilisation réclamées et leur importance.
- Le degré
d'assistance (conseil, guidage) demandé.
- le rapport
performance/ prix/ temps dépensé
- le rapport
d'importance accordée à l'aide et à l'initiative
Ce n'est
qu'après avoir bien compris les critères et estimer les paramètres qu'on peut
passer à un choix de modèle de développement. On décide :
- si, et en
quelle mesure, l'instrument doit ętre intelligent
- si, et en
quelle mesure, l'instrument doit ętre réglable (adaptable, actualisable,
transportable, compatible)
-si, et en
quelle mesure il doit conseiller, signaler et généralement facile à utiliser.
- si, et en
quelle mesure, il doit ętre riche en informations et facilités
- sur quelle structure
de base de donnés il sera bâti.
- si'il devra
s'encadrer dans un contexte (exploiter des ressources existantes ou des
appareils précisés, continuer une certaine expérience- tradition, ętre
utilisé dans une combinaison d'instruments etc)
b. Le plan général de design
Une fois
choisie la structuration de la base des informations, et les critères de
fonctionnement , on peut passer à l'élaboration proprement dite.
- On procure
les cellules d'informations (la banque des donnés)
- On organise
la base des informations.
- On choisit
la forme de présentation (l'interface utilisateur)
- On conçoit
l'accès et la signalisation. On ajoute des instruments de navigation.
- On crée les
messages et les instruments d'orientation (les conseils)
-On prévoit les "boîtes de réglage"
des paramètres comme :le niveau d'initiative (d'encadrement), le type
d'utilisation (documentation, apprentissage etc)
c. Le design
en détail (avec les vérifications et les retours à la conception)
Bibliographie-2
A. Cours, séminaires,
démonstrations, tables rondes :
Le cours ETA 6703 : Conception et élaboration de
systèmes Multimédia d'apprentissage -
Max Giardina (hiver 1994)
Les présentation de la vitrine EIF de CRIM
Les présentations de LICEF -
journée porte ouverte Téléuniversité( 24-03 1994)
Les tables rondes avec les
représentants de la recherche et de l'industrie (mars 1994)
B. Ressources sur INTERNET :
Listes de discussion par courrier électronique :
AI-ED
(intelligent computer aided instruction) : ai-ed@sun.com
NEWEDU-L (new paradigms in
education) : NEWEDU-L@vm.usc.edu
Groupes News :
bit.listserv.edtech
misc.education.multimedia
sci.cognitive
alt.video.laserdisc
alt.hypertext
alt.authorware
bit.listserv.authorware
comp.ai
comp.ai.edu
comp.lang.scheme
Archives accessibles par
Gopher :
gopher.ed.gov
gs1.gac.peachnet.edu
wave.scar.utoronto.ca
state..virginia.edu
gopher.cic.net
cico.rice.edu
gopher.unr.edu
Publications électroniques
(accessibles par gopher)
EDUPAGE
(ivory.educom.edu)
Chronicle of higher education
(chronicle.merit.edu)
Education,Research and perspectives
(gopher.ecel.uwa.edu.au)
Journal of Technology Education
(borg.lib.vt.edu)
New horisons in Adult Education
(gopher.acs.ohio-state.edu)
Catalyst (gopher.cic.net)
Distance Education Online Symposion News
(gopher.cic.net)
EduCom Review (gopher.cic.net)
Education Policy Analysis Archives
(gopher.cic.net)
Educational Uses of Industrial Technology News
(gopher.cic.net)
GLOSAS News (gopher.cic.net)
Journal of Extension (gopher.cic.net)
Viewpoints (gopher.cic.net)
Bibliothèques en ligne et
bases de donnés ;
ERIC et ASKERIC (gopher.ed.gov ou ericir.syr.edu)
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"Pif- An iconic intention-driven ITS Environment" (Lectures Notes in
Computer Science,vol 608,Springer-Verlag)
Max Giardina
&co "BIOMEC- modélisation et développement d'un module
d'apprentissage intelligent utilisant le vidéodisque interactif" (ITS-
juin 1988)
J. Gecsei, C. Frasson :"Safari : an
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D. Livres, monographies
S. Ambron and K.Hooper :"Interactive
Multimedia" (Microsoft Press-1988)
S. Ambron , K Hooper "Learning with
Interactive Multimedia" (Mic.Pr. -1990)
B. Shneiderman, G Kearsley "Hypertext
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homme-ordinateur" (Dunod 1990)
P. Jorion "Principes des systèmes
intelligents" (Masson 1990)