Ioan Rosca Observations de lecture (1)
Teaching versus learning
1.Introduction
Dans le désir d'utiliser les possibilités offertes par
la technologie multimédia pour bâtir des environnements d'aide à
l'apprentissage, les concepteurs se retrouvent en face de quelques problèmes et
choix caractéristiques aux systèmes d'éducation. Souvent, le choix ne tient pas de la nouvelle
technologie, mais d'une dichotomie plus profonde, au niveau des principes
psychopédagogiques. Il est premièrement nécessaire de saisir qu'on est en
présence d'une telle situation, pour pouvoir profiter de l'expérience accumulée
déjà par la méditation et la pratique pédagogique antemultimédia. Le rapport
"teaching" vs "learning" est un tel cas. Il peut être vu de
plusieurs angles, qui donnent naissance à une vue "entrelacée".
2. L'optique "émetteur " versus
"récepteur".
teach
Learn
Source
-----------------------------------------Récepteur
a. Le premier
modèle sur lequel on peut traiter le sujet c'est le modèle "transmissionel
unidirectionnel". La communication de la connaissance se fait à partir
d'un émetteur vers un récepteur. Si on se place du côté de
l'émetteur, son action peut s'appeler "enseigner" (émettre des
informations vers). A la limite on peut envisager un émetteur sans récepteur.
(le professeur sans élèves). De l'autre côté , l'élève joue le rôle d'un
récepteur (à la limite , sans professeur)et son activité peut être appelée
"apprendre."
b.Il est
évident que, pour une bonne transmission, une certaine synchronisation (accord,
adaptation) doit avoir lieu. Sans cette liaison, il n'y a plus de communication,
et l'activité de l'émetteur est difficilement appelable "teach" et du
récepteur "learn". Ainsi on réalise qu'on se trouve en face d'une
première décision :on appelle "enseignement" (et en conséquence
"enseigner" et "être enseigné" ) la transmission de la
connaissance effective (le transport
d'information a lieu, l'accord a été établi) , potentielle (le transport est essayé, le message est envoyé, le récepteur
attend, sans accord), ou les efforts faites par les parties pour arriver à un
accord..
b.1
Si on choisit l'optique "potentielle", l'acte d'émettre devient
séparable de celui de recevoir. On peut envisager une stratégie de conception
de l'émission centrée sur l'émetteur, et qui suppose que l'effort d
"accordage" qui sera fait par le récepteur est implicite.. On respectera seulement le codage standard
supposé à correspondre aux possibilités de décodage des récepteurs cible. On
s'assurera de leur participation par
toutes sortes de moyens. Le béhaviorisme est lié à cette perspective. Si l'hypothèse
de l'accordabilité (les apprenants peuvent recevoir ) et de la motivation (ils
veulent le faire) sont accomplies, les résultats peuvent s'avérer satisfaisants. De plus , dans des
telles circonstances, le design de la leçon promet d'être assez simple, assez
efficace (dans le sens industriel); il permet une certaine reproductibilité,
dans le cas des systèmes à plusieurs récepteurs.
b.2
Du côté de l'élève, l'optique isolationniste va chercher des moyens pour
optimiser son apprentissage.(vu comme
la consommation des informations disponibles).
La présence du l'émetteur et du lien de résonance est implicite.. Elle
est complètement equivalable par toute autre ressource disponible dans son
"environnement". La réception du signal émis par le partenaire sera
une technique de plus, parmi "les techniques" utilisées à apprendre.
Au définitif, c'est la transformation produite dans l'apprenant qui motive
l'acte d'enseignement, donc son design pourrait se centrer sur le métabolisme
de la pensée du récepteur. L'approche cognitiviste est liée à cette perception
de l'apprentissage. La concentration sur l'univers de l'apprenant permet
d'établir des bonnes suggestions pour orienter les efforts d'accordage faites
par l'émetteur.
b.3
Enfin la concentration sur les démarches en vue de l'accord (négociations),
tente d'obturer le moment central de la liaison : la résonance cognitive (la
transmission du message)
C. Ce qui est intéressant à remarquer est que ,
au-delà de l'opposition des deux visions (béhaviorisme- centré sur la cause,
supposant les effets comme des conséquences; cognitivisme -centré sur l'effet,
supposant les causes comme déductibles), elles partagent l'idée de la scission
du système cause- effets, pour simplifier l'analyse. Or, s'il est évident que,
une telle séparation peut être à la fois acceptable et simplifiante pour
certains cas, il n'est pas sur que, dans des autres cas, l'application de ce
découpage ne distorsionne complètement l'essence des chaînes cause - effets!
Dans les sciences exactes on connaît très bien ce problème.
d. En résumé,
dans le modèle "isolationniste pure" , "to teach" et
"to learn", pourrait désigner les postures de l'emmerdeur et
respectivement du récepteur pendant la transmission du message. Ou , la séparation de la cause et de
l'effet. Mais ils pourraient aussi
comprendre toutes les activités auxiliaires, accomplis par chacune des parties,
pour réaliser la communication.
3 Les deux
directions du pont de contact
Je me pencherai sur le moment de la communication du
message (en revenant plus tard au aspects liés aux démarches en vue de
l'accord).
Teach Learn
Professeur ---------------------------------------------|-------------Elève
a. J'explorerai ici alternative de voir la
transmission comme un pont, comme un ensemble inséparable "cause-
effet", comme un phénomène de résonance.
Dans se modèle ce qui compte est la
relation ,irréductible à l'ensemble des deux éléments. Le "teach"
et le "learn", sont les deux directions d'un même "arc
électrique", les deux faces d'une même surface. Cette surface est
doublement conditionnée, elle évolue conformément à l'interférence des
"champs" produits par l'accord "source"- "récepteur".
Je parle évidemment des situations de transmission effective, de liaison
établie.
b. Comme
première conséquence, "le design" de la transmission doit se faire en
termes d'adaptation, de synchronisation, de résonance. On ne pourra plus se
borner à sauter alternativement d'un bout à l'autre de la chaîne. On devra
développer des méthodes pour la considérer comme un "objet" unique ,
un processus, un phénomène unitaire.
c. Les deux
partenaires garderont toujours leur spécificité de participation :la
"source" et "la charge" (le modèle des circuits électriques
est particulièrement suggestif comme analogie; on sait que le curent résulte
toujours d'un équilibre entre les personnalités de la source et du récepteur ).
Evidemment , on pourra les percevoir séparément, analyser les transformations
de leurs systèmes intérieurs. On redécouvrira la didactique (vers) et
l'apprentissage (du). On pourra appeler "teach" et 'learn" les
deux "projections' du même phénomène: dans l'espace de l'émetteur, et dans
celui du récepteur.
4. Des considérations sur l'intéractivité.
Un corollaire surprenant d'une telle perspective c'est la réorganisation du concept
d'intéractivité pour englober l'intèractivité unidirectionnelle et celle
bisignificative.
a. Habituellement nous parlons d'intéractivité seulement si le dialogue se
fait dans les deux sens, le récepteur et l'émetteur changeant alternativement les rôles. En fait , il s'agit toujours
d'une alternance , car dans un dialogue, les deux ne parlent pas simultanément. Mais est-ce que ce serait
cette alternance des rôles (émetteur- récepteur) l'essence de l'intéractivité?
A la limite on peut s'imaginer que chacun transmet ce qu'il veut, sans aucune
liaison avec le discours de l'autre. Nous n'acceptons pas ça comme signe d'intéractivité!
Il faut que la
réponse tienne compte de la question, qu'elle soit une réaction. Or pour cela ,
il est nécessaire que la question ait été
comprise.(captée). La réponse est la preuve de l'intéractivité, elle est sa
conséquence, mais elle n'est pas son corps. Le
noyau d'interactivité, c'est la résonance entre la source et le récepteur, c'est le moment de l'arc explication-
compréhension., la rencontre des deux protagonistes sur la surface
"teach-learn", l'effet induit dans un système par le contact avec
l'autre. . Comprendre ce que l'autre dit, c'est de résonner avec lui
(directement ou entremis par des instruments).
Le fait que, le transport d'information a lieu dans un seul sens pendant la fusion, n'annule
pas l'aspect essentiel de LA RENCONTRE qui permet la transmission. Le résultat
de cette Intéractivité Unidirectionnelle
(intrinsèque) peut être variable (il dépendra aussi du message). Le récepteur
peut passer à certaines actions, il peut continuer à capter, mais il peut aussi
répondre à une question posée , ou vouloir interrompre. Dans ce dernier cas, il
pourra changer les rôles, si le système le lui permet. Il émettra. Si l'arc de
résonance inverse est établi , (la seconde direction de l'intéractivité), on
pourra parler du premier pas d'un dialogue. La réponse a été reçue, et, si'il
s'agit d'un appel, le cycle peut continuer.
---------------------------------------------
Partenaire 1 Partenaire
2
---------------------------------------------
b. Je n'ai pas
l'intention de minimiser l'importance de cette fermeture du cycle
"question -réponse" pour la notion de dialogue. C'est le fait le feed
back qui fait sa force. Le professeur peut changer son "émission",
l'élevé, son "écoute", le résultat étant la qualité de la résonance
entre eux. La bidirectionalité conditionne
significativement la qualité de l'accord, donc le degré de comuniccabilité
(interactivité primaire). Mais je conteste une équivalence entre la
bidirectionalité est l'intéractivité. Je nommerais manifestation
d'interactivité secondaire le circuit qui permet la résonance bidirectionnelle.
c.Enfin
remarquons aussi les complications qui résultent si on raffine les liaisons
(relations ) selon leur "type" : qui produisent de la perception, de
la compréhension ou de l'apprentissage. Parfois, le contacte (l'accord, et le
type d'intéractivité), sera réussi seulement à un niveau. Si le but est
l'apprentissage, le fait que le message est perçu mais n'est pas compris ne
sera pas satisfaisant. Le lien voulu n'apparaît pas, et l'intéractivité perd sa
base. Un environnement qui reçoit la réponse, la
"comprend" mais ne l'apprend pas (ne change pas),en l'utilisant
seulement pour améliorer la transmission directe, ne devrait pas être considéré
comme interactif bidirectionnel dans le sens sémantique.
Seulement si la transmission est symétrisable, c'est à
dire si l'émetteur qui passe à l'écoute utilise les informations reçues pour se
modifier , on est en face d'une relation bidirectionnelle complète, d'une
intéractivité bi-sémantique.
d.
Pont
Système
1 -------------------------------------------Système2
Plut haut j'ai
parlé des processus qui se passent dans le système intérieur de chaque
participant. En fait, on se trouve en face d'un être avec une structure
particulière : deux systèmes séparables (émetteur et récepteur), chacun avec
son propre "métabolisme", ayant en certains moments des "court-
circuits" qui les permettent d'interagir. La discussion précédante à mis
l'accent sur le moment de cette liaison, pour donner une interprétation
"instantanée" des notions "teach", "learn"
"interactif".
Si nous
observons la continuation des métabolismes internes de chaque partie, après le
fin du "message", il est certain qu'on retrouvera une signification
globale : "teach"- toutes les transformations du système source,
liées à la connexion (y inclus les efforts pour l'accord), "learn"-
similaire pour le récepteur. On peut ainsi retrouver la vision
"isolationniste" .
Mais, même s'il est difficile d'isoler les transformations dues au contact des deux
systèmes , des modifications internes autonomes, on ne peut pas nier
l'importance du moment de contact, qui a généré les réverbérations
utiles.. Ainsi le moment physique de la
réalisation de l'arc de communication est virtuel , indiscernable, imprécis.
Mais il est raisonnable de le percevoir concentré dans l'étape de transmission.
Cela correspond à une "localisation logique".
5. L'emphase sur l'effort d'orientation (accordage)
Information
Emetteur
------------------------------------------------------Récepteur
Réglages
------------------------------------------Réglages
Négociation
a.Quand on
parle de "learning environnement" on veut accentuer le rôle beaucoup plus
active de l'élève. Pour les "teaching environnements" , l'élève est
supposé plus docile. Pourtant cette appellation peut donner naissance à des
confusions de principe , et avec eux , à des désorientations dans le design.
La confusion
est produite par le mélange entre deux phases de l'utilisation de ces
environnements:
1.
Les négociations pour établir un bon accord
2.
La transmission proprement dite.
b.
Généralement, les négociations sont auxiliaires à l'apprentissage proprement
dit. Elles supposent des transmissions bidirectionnelles et des réactions de
chaque système au contenu de ces pourparlers en vue de l'accord. La position
des parties et plus ou moins symétrique (comme principe). Par contre les
efforts faites pour l'accord peuvent être non symétriques.
Ainsi on arrive à considérer qu'un environnement qui
oblige l'apprenant à faire le gros de l'effort d'accordage (ou qui lui laisse
une grande liberté à ce chapitre) est de type "learning" . Si
l'activité en vue de l'accord est résolue plutôt ( ou imposée ) par l'émetteur
, il sera considéré de type "teaching". Cela induit une nouvelle
interprétation des adjectifs "learning" et "teaching"
appliqués à un environnement d'apprentissage, pas tout à fait en accord avec
les significations transmissionelles de " to learn" et " to
teach". Mais cette nouvelle interprétation correspond à la perception
habituelle du rôle du professeur, qui est de faire le plus d'effort
d'encadrement possible.
c. Par contre
la transmission proprement dite est unidirectionnelle (quoi que interactive). L'apprenant "learn",
l'environnement "teach". Les environnements qui transmettent les
connaissances vers l'apprenant, ont, indifféremment de leur conception
autoritaire ou libertine, un rôle de "teacher"!
d. Les remarques
précédantes ont des limites importantes. Par exemple, la période de négociation
peut aussi avoir un effet cognitif ou contenir un message outil pour
l'apprentissage. :dans le cas ou on veut
faire apprendre à chercher, à s'orienter par exercice .
Le rôle du
l'environnement c'est maintenant de comprendre les messages envoyés par
l'apprenant , et de leur répondre en conséquence. Il offre à celui -ci
l'occasion de découvrir au lieu de lui expliquer.
Les deux liens
(information et négociation) peuvent se rejoindre, le message d'information
ayant un rôle d'orientation, ou celui d'orientation, une connotation éducative.
e. En résumant , on peut considérer un environnement
"teaching" or "learning" selon le rapport de participation
(décision, influence) dans la négociation qui mène à l'accord et au transfert
de connaissance.
6. Le point de vue centré sur l'apprenant (to learn -
to be teached)
a. Le milieu naturel et la découverte.
Si on regarde l'événement de la leçon du l'intérieur
du système récepteur, on se place dans la perspective psychologique, et
l'emphase porte sur "learn" and "be teached" . Les
phénomènes sont très complexes, les
considérations suivantes ne représentent qu'une perspective sur le sens qu'on
peut donner à ces concepts.
Apprenant
(---- refuse )
Milieu
naturel
-----------------------------(----accepte--) change
----arrache--
Un être apprend, quand il modifie sa structure comme
effet à l'interaction avec son environnement. La première hypostase pour un apprenant
humain, c'est l'apprentissage sans
partenaire conscient. C'est l'homme
qui découvre, utilisant le contacte avec la nature extérieure. C'est le
principe de l'expérience, de l'autoapprentissage. Apparemment, dans un tel cas
, il n'y a qu'un protagoniste, l'humain
qui perçoit, analyse, comprend, mémorise, réagi, expérimente et vérifie. Mais
cette "solitude" est valable sur la dimension "collaboration
consciente", elle est apparente pour les autres dimensions du dialogue.
L'environnement émet des stimuli, réagit aux actions de l'acteur humain. Un
dialogue physique existe.
Les boucles qui mènent à l'apprentissage peuvent avoir
d'ailleurs la double initiation :
- La nature émet, l'humain reçoit, comprend, apprend
et réagit (peut être organise-t-il une expérimentation pour mieux saisir) L'environnement peut être l'initiateur (inconscient) d'un
apprentissage, que l'humain à raison d'accomplir.
- L'humain imagine, il se propose d'apprendre, il
regarde pour voir ou il agit pour vérifier. L'environnement répond à ces "excitations", le
protagoniste observe et conclut. Cette fois -ci il est l'initiateur de la
spirale des "causes- effets" qui porte vers l'apprentissage
- Les situations réelles sont d'habitude hybrides.
Il semble donc que c'est le fait d'amorcer et
entretenir la chaîne qui nous indique si l'homme "apprend" ou s'il
"on lui fait apprendre". Aussi on remarque la fluidité de la
situation (on peut commencer par se faire apprendre, continuer à apprendre,
mêler les deux etc). Cette fluidité nous ne permet que d'entrevoir une
signification momentanée (une tendance) pour la paire "apprendre"
-"être appris". A tout moment l'apprenant se trouve dans un certain
rapport "learn"- "be teached", un équilibre entre agir et
réagir, entre accepter (recevoir) et arracher (prendre). De cet angle le problème tient de la dimension volonté: "to
learn"c'est apprendre sous la commande du "vouloir", "to be
teached" , dans le cadre "d'accepter".
Pourtant l'hypothèse que la participation doit être
consciente pour être validée peut simplifier la sentence globale sur un système
"homme- milieu", en concluant que, il s'agit de "learning"
, car l"émetteur ne décide rien (consciemment, avec de la volonté)
b. Le partenaire humain et le guidage.
Professeur
Elève
---- refuse
propose
---------------------------------------------accepte-- change
répond
---- ----arrache--
Les choses se compliquent avec l'apparition du
partenaire- ressource humain, c'est à dire de celui qui se propose à influencer
ton apprentissage.(Je l'appellerai "professeur" dans un sens
général). Notre nouveau système :
"professeur"- "élève", contient deux centres de décision
(deux volontés). La pression exercée
par le partenaire au cours du dialogue, n'est plus le résultat du hasard, mais
d'une volonté. Sur la surface de contacte, deux ondes humaines se rencontrent.
Cela laisse certaines apparences inchangées. Les
boucles de dialogue semblent fonctionner de même manière pour l'apprenant :
- il est excité, il est intéressé, il accepte, il
reçoit
-il veut obtenir , il regarde, il observe, il agît, il
"arrache".
- il pendule entre demander et observer, entre
recevoir et arracher.
En somme il 'learn" et "is teached" à
la fois.
Pourtant la situation est profondément changée. Il
mérite de souligner les différences car,
d'une part elles aident le raffinement du sujet (teach-learn) et d'autre part
elles mettent en évidence la spécificité et la force de la leçon , donnant des
suggestions pour la technologisation de l'enseignement.
La boucle
d'apprentissage à deux décideurs a un potentiel redoutable:
- L'émission que le récepteur reçoit peut être
beaucoup plus riche (pertinente) que celle disponible dans le cadre "sans
aide". Quoi qu'il s'agisse d'un message demandé par l'utilisateur ( accent
"learn") ou d'une suggestion intéressante du professeur (accent
"teach"), le contenu du message est préparé par le professeur, ce qui peut l'enrichir considérablement.
En fait l'élevé peut profiter de l'expérience des autres, ce qui amplifie ses
possibilités de connaître. Le fait que le professeur a bien conçu son message,
qu'il répond aux nécessités réelles de l'élevé (notion d'ailleurs difficile à
définir et à contrôler) n'élimine nullement cette force d'amplification
potentielle. Les erreurs et les faiblesses ne justifient pas le délaissement
pour un des mécanismes qui font la force de la société humaine : l'aide dans
l'acquisition des connaissances.
- La surface de contacte "homme-homme" à des
propriétés spéciales comme lien de communication, (qu'on n'a pas encore
explorées et exploitées à fond). On accepte plus aisément d'écouter un
semblable, on a moins besoin d'"arracher" ce qu'on nous offre de
manière adaptée. Des liens spéciaux
influencent la motivation, des phénomènes complexes peuvent être vécus "à
deux", en synchronisme.
- La structure cyclique de décision (à double cerveau)
amplifie la pertinence de la communication, par les mécanismes du "réglage
de tir" , qu'elle rend possibles. Ce n'est plus le système qui peut
observer son extérieur, c'est aussi l'extérieur (le partenaire) qui peut
l'observer aussi. L'extérieur ne se résume plus à poser des problèmes (et à
laisser découvrir des réponses), mais il offre maintenant des réponses aussi.
On peut donc
apprécier que, dans un système "professeur" -"élève", le
message offert à l'élève s'enrichit considérablement. L'Elève qui sent cet
avantage, qui est content de son partenaire, avec lequel il a établi un bon
accord, réalise un équilibre (fusion) entre "arracher" (lire) et
"recevoir" (permettre qu'on lui écrive) les informations. Le
professeur "pousse" les informations, l'élevé les "tire",
l'effet et unique (le transport). Il fait du "learn beeing teached",
comme résultat du "teach-learning".
c. La solution hybride.
Plusieurs raisons peuvent motiver une solution hybride
pour l'enseignement, dans laquelle l'apprentissage par découverte soit possible
en alternance du l'apprentissage guidé:
- D'un côté , il y a le désir d'offrir à l'élève la
possibilité de se former une bonne technique de découverte, pour qu'il puisse
se débrouiller dans les situations imprévues de la vie; de stimuler son
imagination, son indépendance, sa participation à l'effort d'apprentissage.
L'élève passif, habitué par des exercices prolongés de "be teached"
de se laisser faire apprendre, peut s'atrophier la capacité de démarche
personelle, la volonté d'apprendre et le savoir de la bien valoriser. Pour
éviter cet effet on réduira la pression (l'offre) de formation (d'aide).
Pourtant on ne peut pas revenir à la situation de départ (l'élève laissé se
débrouiller seul dans un milieu pseudonaturel) que pour des raisons de
simulation. On peut créer par contre des "environnements enrichis",
aussi passives que la réalité (sans apport dans la cinétique de
l'apprentissage) mais plus rentables à parcourir. Il s'agit d'exploiter l'énergie éducationnelle potentielle de
l'environnement.
Bien sur que, autant la situation présentée est
"enrichie" (avec un grand potentiel de message), autant l'efficacité
de l'activité de l'apprenant sera accrue, et ses efforts d'apprentissage
épargnés. La limite de cet enrichissement c'est l'aide implicite, avec
les désavantages signalés pour l'affaiblissement de la
"combativité". Il en découle
la nécessité d'une stratégie de contrôle pour les niveaux d'organisation du matériel,
et peut être, la possibilité d'évoluer d'un niveau à l'autre.
- D'autre part, le recours exclusif à la découverte,
c'est de ne pas valoriser la force d'amplification offerte par l'aide d'un partenaire. Renoncer
à guider pour ne pas former les mauvaises habitudes, ce serait une réaction
absurde. On ne doit pas s'exténuer
constamment pour ne pas perdre ses muscles...
Le guidage peut s'avérer salutaire pour des situations comme :
l'orientation dans un sujet nouveau,
l'apprentissage rapide pour faire face à une urgence, les besoins courants
d'informations d'une personne qui doit
produire et n'a pas des raisons à s'entraîner à découvrir. (imaginer)
etc. Et de plus, si la perte d'habitude à arracher est un problème reconnu, on pourrait penser aussi à la perte
d'habitude de recevoir (écouter).
-Ainsi, on peut créer des produits destinés à
valoriser, (ou à changer) le potentiel
de "learning" ou de "be teached" de l'étudiant. Mais, dans la majorité des cas, les élevés
seraient avantagés par un partenaire capable de flexibilité à ce chapitre, capable de "pousser", plus ou
moins, d'expliquer plus ou moins, de les placer dans des situations plus ou
moins expressives.
La
solution qu'un bon professeur trouve d'habitude c'est la métamorphose entre ses hypostases d' initiateur et de
répondeur.
7.Les stratégies spécifiques
a. Les situations de "learn" pures.
Environnement
Elève
----sélectionne
------------------------------------ change
répond
----
----arrache--
La situation de "learn" limite, est celle de
l'homme en face de la réalité, telle qu'elle est, sans aucune préparation en
vue de transmettre, d'enseigner. Le milieu est tel qu'il est, l'homme a ses
moyens pour l'explorer. Il dispose de ses sens pour capter une partie des
"ondes" émises par le milieu, il dispose de la mémoire pour
enregistrer des effets, de la pensé pour organiser l'interprétation , de
l'affectivité pour polariser ses réactions et de la volonté pour les dominer.
Ainsi, perception, mémoire, émotion, jugements et volonté
concourent pour gérer l'exploration et l'apprentissage qui en résulte. La
réussite dépend de:
- les qualités générales de ces mécanismes (variant
d'un homme à l'autre, et éducables)
- les connaissances préalables (générales ou
pertinentes au sujet exploré )
- le "feet" entre la situation extérieure et
les habitudes cognitives de l'explorateur.
Je ne discuterai pas le premier aspect (qui relève une
discussion sur la stratégie générale d'éducation d'un individu). .
Je n'insisterai pas ici sur la question des préalables
(je reviendrai à une autre occasion sur cet aspect, pourtant significatif sur
le procès d'apprentissage, qui est une intégration dans le temps, - voir "Evolution versus Addition")
Je supposerai un moment ponctuel d'apprentissage. L'apprenant plie vers son milieu pour cueillir (extraire)
de l'information. Ce qui compte c'est le "feet" avec la
"scène" offerte par le milieu.
Quelles sont les circonstances qui peuvent jouer
favorablement, et qui nous permettraient d'apprécier un environnement naturel
(non- aménagé) plus "explorable" qu'un autre?
-la richesse en informations utiles ("feet"
par rapport au sujet d'intérêt, volonté satisfaite)
- le contenu réduit d'informations inutiles
- la bonne séparation (séparabilité) des informations utiles
et inutiles.
- la persistance des informations utiles tel qu'il est
nécessaire.
- le renouvellement de l'information dans un rythme
convenable (important surtout pour la perception des procès)
-les
informations utiles sont accessibles :repérables, perceptibles, intelligibles
(feet perceptif, feet avec la mémoire et les critères du jugement)
- elles peuvent même être mises en relief ; si on a de
la chance, leur forme est attirante, stimulante pour l'affectivité.
- il y a des éléments auxiliaires (par chance...) qui
aident le repérage et l'extraction utile. (en faisant par exemple possible
l'activation de certaines analogies suggestives : un chat sans queue est plus
facile à comprendre en présence de ses compagnons ...avec queue)
Il est à discuter si la simulation de telles
situations (exerciseurs) est intéressante dans le cadre d'un certain cours
d'instruction. Le but pourrait être l'entraînement de la créativité, de la
capacité de se débrouiller, de résoudre des problèmes. Après l'expérimentation,
des observations pourraient apporter le
feed-back, enrichissant considérablement la densité pédagogique.
b. Le "learn" facilité
Environnement
Elève
enrichi ----sélectionne
(propose)
------------------------------------ (accepte) change
répond
----
----arrache--
Dans la grande majorité des cas, le but de
l'intervention du concepteur est d'"enrichir"
le milieu d'exploration. Pour cela on peut intervenir dans son organisation ,
de manière à accroître les qualités énumérées antérieurement :
- le contenu (le rapport entre informations utiles et
inutiles)
- le repérabilité (séparabilité, persistance pour le
cas statique, rythme adéquat pour le cas dynamique, forme attrayant
l'attention, indications auxiliaires)
- l'accessibilité (perceptibles, intelligibles,
cohérentes, familières, suggestives)
On peut "mettre en scène" ainsi des
rencontres apprenant- milieu avec des meilleures chances de réussite
(efficacité), sans participer à ces
rencontres. On peut convenir d'appeler toujours ces situations
"learning", car le milieu n'intervient pas explicitement, et
l'enrichissement du milieu est une cosmétique extérieure à la rencontre, faite
sans dialogue, qui pourrait aussi apparaître comme le résultat de la chance.
L'opération de communication, peut être condensée dans la préparation de
l'environnement, dans l'opération d'enrichissement, mais ne doit pas nécessairement être vue comme une
activité de "teaching".
Pour accepter cette convention, il semble normal de
demander :
- que les d'informations contenues dans le milieu et accessibles
à l'explorateur soient quasi- naturelles
(peut être ordonnées avantageusement, mais non pas expliquées)
- que les moyens auxiliaires utilisés pour faciliter
l'orientation dans le milieu synthétisé, ne deviennent pas des indications explicites.
En somme, que les informations ne dégénèrent pas ...en
explications.
Car,
dans le moment même quand l'explorateur décode un message de genre "Pour
trouver ... regarde à la droite de..." le paradigme du
"learning" n'est plus respecté. L'explorateur est aussi
"teached" par un partenaire humain, leur rendez-vous se produit,
au-delà de la séparation dans le temps et dans l'espace.
c. Le " be teached" pure.
Professeur
Elève
conférencier -(---sélectionne)
propose
--------------------------------------------accepte---- change
A l'opposé de
l'apprentissage indépendant, se trouve la soumission absolue à une
démonstration. L'apprenant n'explore pas , on lui montre. Il ne prend pas. On
lui écrit dans la mémoire. Il n'arrache pas l'information. On la lui verse
dedans. Sur la surface du contact avec son partenaire (qui pousse) , il n'oppose
aucune résistance. La source décharge son contenu dans un récipient.
Je suis conscient que le tableau décrit plus haut
produit du désagrément. La limite du "be teached " nous est
foncièrement est culturellement antipathique.
Foncièrement, car elle semble s'attaquer à notre sentiment
d'individualité décidante , à notre liberté de choix, à notre droit d'intimité,
à notre orgueil -volitif. Culturellement, car les valeurs de la société
moderne, produits d'une longue évolution historique s'y opposent. En conséquence, la littérature éducationnelle
du moment condamne cette soumission avec virulence .
Pourtant il y a ici une nuance sur lequel il mérite de
faire attention. Posons le problème si le mécanisme antérieur s'établit en
force, par obligation ou par consentement. On arrivera à des considérations
instructives :
c.1
Si l'établissement du "be teached" se fait en force, contre la
volonté de l'apprenant, on a clairement affaire avec une procédure condamnable.
Il reste à établir si un tel abus est possible et dans quelles circonstances.
Normalement, si quelqu'un ne veut pas apprendre, il n'est pas évidant comment
on va l'obliger. Son accès à la surface du transfère est beaucoup plus direct
que celui du "professeur abuseur" (il dispose des filtres physiques
pour accepter ou non l'accord.) En conséquence, le "viol pédagogique"
direct, est possible seulement dans des cas extrêmes. C'est notre chance, car
autrement des "pédagogues" totalitaires, décidés à faire "apprendre"
auraient pu concevoir des "teaching environnements" efficaces et
...effrayants !
c2.
Au contraire les méthodes indirectes de forcer l'écoute (obligations) sont
réalisables. Elles peuvent se placer sur une longue échelle :
- la menace (de toutes les couleurs) et l'utilisation
de la ...punition pédagogique.
- l'achat de l'attention (récompense , promotion ,
sélection promise)
- l'intéressement par trucs(par des leviers extérieurs
au sujet, la manipulation)
Il n'est pas question de discuter ici les problèmes
éthiques liés à ce sujet. Je me borne à signaler que ces phénomènes sont encore
largement répandus. Ça aurait été intéressant si on avait pu mesurer quel est
le pourcentage des heures d'apprentissage par obligation, par rapport au nombre
total ! En tout cas, on peut le prévoir
significatif . Négliger cette réalité (car laide) et concevoir des instruments
d'apprentissage destinés seulement aux élèves qui s'instruisent par passion,
pleins d'initiative et d'enthousiasme, désireux de découvrir etc , s'est
d'évader de la réalité. Les autres apprenants ont aussi besoin d'aide! Et
peut-être il doit être conçu différemment.
Ce qui compte
pour cette analyse, c'est de remarquer que
l'utilisation de la force est généralement extérieure à la communication
proprement dite ! Les pressions qui
mettent un élevé dans une situation d'apprentissage doivent être analysées
séparément. Souvent c'est n'est pas le professeur qui force élevé à apprendre
mais le contexte qui a placé l'élève dans la salle de classe ! On n'oblige pas
apprendre on demande de savoir!
Ainsi le rejet de l'utilisation de la force (pression
extra pédagogique) ne doit pas produire,
par un automatisme non soigné, le rejet de la pression pédagogique. Ce serait
d'ailleurs une hypocrisie de soutenir que les leçons destinées aux élèves,
n'essayent pas de leur faire apprendre certaines choses que nous considérons pertinentes.
L'encadrement forcé de l'élève à son apprentissage
n'influence pas d'une manière évidente le rapport "learn-be teached"
. L'élève, conscient (résigné) de la consigne d'apprendre, peut très bien se
concentrer à résoudre sa tâche, devenir très actif. Il peut faire du learning, il peut se livrer
à être appris. Le contraire (l'élève non-consentant) est aussi valable :il ne
fera pas du "learn" il ne s'ouvrira pas vers "le to be
teached".
Pour le cas
intermédiaire, de l'élève indifférant (non- intéressé mais non- réfutant), les
choses se compliquent. Une "teaching solution" se serait d'essayer de
capter l'intérêt de l'élevé, par pression pédagogique (qualité du message,
trucs spectaculaires , livraison simplifié etc). Le but c'est d'encourager
l'écoute , puis de profiter pour essayer de produire le désir de participation
active.
Au pôle opposé
on peut envisager une "learning solution" : d'ouvrir d'abord le
goűt pour la participation (en proposant des jeux attrayants par exemple)
et d'essayer après de profiter de l'attention gagnée pour livrer...la vraie
marchandise.
c.3
Le consentement
Le
cas optimal de la motivation de l'élève pour une participation énergique à son
apprentissage c'est son désir sincère d'apprendre. Dans ce cas , le tableau
avec lequel j'ai commencé ce paragraphe peut être lu avec des autres yeux :
"L'apprenant n'explore pas , on lui montre. Il ne
prend pas. On lui écrit dans la mémoire. Il n'arrache pas l'information. On la
lui verse dedans. Sur la surface du contact avec son partenaire (qui pousse) ,
il n'oppose aucune résistance. La source décharge son contenu dans un
récipient."
Et pourquoi pas ? Pensons au cas de la télévision ou
de la lecture rapide. L'apprenant, consent-il à "recevoir" ?
Je constate que la peur de l'abus éducationnel a
produit deux confusions:
- entre la contrainte extra pédagogique et la pression pédagogique (voir plus haut)
- entre l'acceptation et la passivité.
On parle beaucoup de "comment résister à la
pression de l'autre" mais très peu de "comment accepter ses
avances" ...En définitif ça touche la crise générale de la disponibilité ,
de l'amour, de la relation. Comment est on
arrivé à un tel reflex de rejet de la "disponibilisation" pour le
discours de l'autre ? Pourquoi l'acceptation de "be teached" est
devenue déshonorante? Qui a prouvé que
l'efficacité d'accepter to be teached" est faible par rapport au
"learning" ? Mon expérience
m'a prouvé le contraire ; je crois surtout dans la force de l'équilibre
flexible entre les deux mécanismes.
Car si on analyse les situations de
"teaching" (information versée) on constate que l'apprenant
"expert à écouter" est loin d'être passif. La contribution énergétique- cognitive de son
partenaire (qui pousse le message) lui
permet de faire des économies psychiques (il ne doit plus chercher, arracher,
tirer vers lui, ou il tire aisément à cause de la diminution de la résistance
). Il distribue cette énergie disponibilisée, pour des autres opérations utiles
à la valorisation du message(mémorisation, décomposition, comparaisons, etc).
Il en sort enrichi.
Personne ne refusera l'effet éducationnel des films et
livres lues avec passion Et pourtant,
elles ne laissent pas trop de temps au "learning" ! Un discours
inspiré, reste un fort instrument de communication. Or, la mode théorique
éducationnelle actuelle, élude cette alternative. Du moins pour la conception
des environnements informatisés..
d. Le "be teached" facilité
Conférencier
Elève
réceptif à
l'audience
-------sélectionne
propose
--------------------------------------------accepte---- change
(Réglage ----------------------------------Réglages )
Il est vrai que, si
un bon conférencier peut maîtriser l'art de gagner l'écoute de
l'auditoire, un artefact unidirectionnel (j'évite de dire non-intéractif) se
trouve dans une situation beaucoup plus difficile. D'un côté il n'a pas les
mêmes qualités d'orateur, d'autre pas il n'a pas la même sensibilité à saisir
et à comprendre les réactions du publique et de s'adapter en conséquence. Sa
rigidité le condamne à fournir des
informations seulement dans l'hypothèse du consentement de l'apprenant. Celui
ci doit se réduire à recevoir (et interpréter) le message tel qu'il est, il n'a
pas la possibilité de négocier . S'il y
consent (c'est sa seule décision), il sera "teached". L'exemple des bons
films contredit la sentence que l'apprentissage n'est pas faisable dans
des telles circonstances. Mais l'exemple
des bons livres ajoute l'observation
qu'un certain contrôle de l'apprenant apporte une flexibilité bénéfique.
J'ai accentué sur l'adjectif "bon", pour
montrer un premier élément qui facilite l'apprentissage par "be
teached" : les qualités du discours. Ici on rencontre les préoccupations
pour la didactique de la présentation
magistrale, et je ne me propose pas d'insister. Je veux seulement souligner
qu'ils existent des conditions favorables à gagner le consentement pour
"être enseigné", et une science de profiter de cette ouverture.
Parmi ces conditions j'énumère :
- Le contenu
répond aux besoins ou aux disponibilités de l'auditeur.; le rapport entre ce
qui l'intéresse et le reste est motivant.
- La forme de présentation est accessible
(perceptible, intelligible, cohérente, familière, inspirée, expressive,
économique)
- La politique de séduction est efficace
En comparant avec les conditions pour un bon
"learning", on voit que la différence significative est : les
facilités de repérage (navigation, recherche) sont remplacées par des démarches
de séduction.
e. Le " learn" assisté.
Milieu enrichi et interactif
Elève
-----sélectionne
Répond
--------------------------------------------arrache---- change
S'adapte-----------------------------------demande
Les qualités indiscutables de l'encadrement font
que les restrictions utilisées pour définir un environnement de
"learn"-"facilité"(voir point b) ne soient pas
raisonnables. En pratique, on a peu de motifs à exclure les explications sur la
navigation de la structure de l'environnement assistant. Au plus, si on veut
éviter "la paresse du guidé" on peut prévoir un dosage d'utilisation
des instruments d'aide.
Car, si l'utilité de laisser élevé à "découvrir"
(composer) les informations curriculaires est à discuter, le fait de le laisser
s'égarer à la recherche des informations, n'a habituellement aucune
justification. Apprendre, c'est de
transmettre une chose inconnue pour
élève , connue pour le professeur. Celui-ci est donc dans une position
avantagée pour connaître les démarches à faire. Même si on met l'emphase sur le
fait que c'est l'élève qui intègre la nouvelle connaissance dans son univers,
il est normal qu'il consulte l'expert.
Et puis, si on se propose vraiment à offrir la liberté de choix,
l'apprenant doit pouvoir décider quand il a, ou il n'a pas besoin
d'encadrement. Il est évident que les systèmes qui n'offrent pas la possibilité
de cet encadrement , ont plutôt un potentiel ludique que éducationnel.
C'est pour cela que les "learning
environnements" sont de plus en plus équipés d'instruments
d'assistance. Pour les utiliser,
l'apprenant doit accepter leur influence, ce qui tient déjà de l'ouverture que j'ai
appelée "se laisser enseigné" (renseigné). Si de plus, pour palier
leurs faiblesses (incohérence, force réduite de conviction et structuration
etc) ils englobent des services d'encadrement curriculaire, si les atomes
d'information qu'elles contiennent passent de l'information à l' explication,
le "learning environnement" c'est équipé aussi... pour teaching.
D'habitude cette nuance est masquée par l'autre transfiguration de
l'environnement, la réaction "intelligente".
Je risque d'affirmer que, accorder de l'aide à
quelqu'un qui apprend...c'est de l'enseigner !
f. Le "learnbeingteached" (la simultanéité
entre "arracher et accepter)
Ce rapprochement entre les architectures pour
"teach" et pour "learn" est opéré aussi dans l'autre
direction. Les "teaching environnements" sont de plus en plus équipés
pour palier leurs inconvénients (rigidité, manque d'alternative, inadaptation
au rythme de l'apprenant etc). L'effort dans ce sens est remarquable. On
cherche un simulateur acceptable pour le professeur humain, capable de tenir un
discours, mais aussi à répondre à l'investigation de l'élève. Cela pose des problèmes techniques très
difficiles (voir les approche de l'IA).
Le déjà vieux EAO ,accusé de "teaching attitude", est remplacé
par l'EIAO. On bâtit des modules nécessaires pour faire l'ordinateur simuler le
partenaire d'un dialogue bisémantique
Pour cela , il doit comprendre les connaissances , le comportement de
l'élève et il doit pouvoir dialoguer. Un pari à suivre...
Ici, je veux parler d'une autre dimension de cette fusion,
plus intime, car je crois qu'elle offre des possibilités d'action encore
insuffisamment explorées : le "learnbeeingteached". Je crois que les
considérations de ce travail font le sens de cette expression transparent .
C'est l'attitude du l'élève en accord (résonance) avec son professeur : il arrache et il accepte dans le même temps
, il absorbe.
Professeur
Elève
---- refuse
propose
---------------------------------------------accepte-- change
répond
----
----arrache--
Si on envisage ce type de relation, le design de l'environnement
doit respecter certains principes. Il doit réaliser un bon équilibre entre
"enseigner" (séduire, convaincre ,expliquer) et "aider celui qui
cherche pour apprendre". C'est une qualité clef pour un professeur expert.
Les systèmes artificiels actuels ne l'ont pas réalisé. Tous les efforts sont
concentrés à réaliser l'intéractivité.
Cela est bien , car sans dialogue il est difficile d'imaginer l'établissement
de l'accord nécessaire au "learnbeeingteached". Mais si
l'intéractivité est nécessaire, elle est loin d'être suffisante. (prenons
l'exemple de l'océan de mauvais professeurs).
g. Une solution :Le dosage de "arracher" et
"accepter"
Professeur
Elève
----
sélectionne
propose
---------------------------------------------accepte-- change
répond
---------------------------------------------arrache--
réglage--------------------------------------
réglage
Les indications offertes par l'expérience de
l'éducation sont nombreuses, mais elles
ne forment pas un cosmos, elles ne fournissent pas la documentation structurée
et hiérarchisée de laquelle les designers des artefacts auraient besoin pour
s'orienter, pour produire industriellement
Les seules grandes lois que je peux extraire
concernant le sujet sont:
-La recherche de l'équilibre entre "learn"
et "be teached" (semblable aux conditions de réalisation d'une
réaction chimique)
- L'alternance stratégique entre les moments
"plus de learn" et "plus de be teached". Il semble que
chacune des attitudes de l'apprenant (accepter et arracher) ne peut pas continuer
trop, qu'il se produit une certaine usure. L'art serait de saisir le moment de
la fatigue de chercher et de la compenser par un moment plus explicatif , et
réciproquement.
L'expérience
didactique montre par exemple que, pour faire passer un sujet, on doit alterner
les moments de présentation (introduction, détails ,etc) avec des stimulations
pour l'exercice et la démarche de recherche. La bonne dose est la clef du
succès, et il est discutable que l'ordinateur réussira la trouver (on ne peut
même pas lui fournir une recette). Je vois ici une sérieuse limitation Plutôt on doit explorer la possibilité que le
système offre à l'apprenant les instruments pour qu'il manoeuvre ce dosage, conformément à son
jugement. Ici aussi il y a la limitation de la
manque de qualification de l'apprenant, qui ne connaît pas les objectifs et les chemins.
Quant à moi , j'ai obtenu des résultats satisfaisants
en alternant la recherche et l'écoute, en habituant mes élèves à chercher et à
écouter, dans des cycles . Je ne crois
pas que les grands problèmes de l'éducation sont liés seulement aux instruments
techniques utilisés pour enseigner, même s' il est raisonnable de croire qu'une
révolution technique apportera des améliorations. Pourtant, les secrets d'une
bonne leçon sont liés à des aspects plus intimes, par exemple équilibre entre stimuler à
chercher et stimuler à écouter les explications. La preuve est la pénible performance
pédagogique de certains systèmes à haut investissement technologique , grande
masse d'informations , grand nombre de facilités...
L'omission fréquente de l'explication , comme solution
intéressante d'équilibre " demander -recevoir", l'exagération de
l'importance du choisir au détriment du recevoir, sont (pour moi) les signes des vices sournois dans
l'échafaudage du domaine des environnements d'assistance à
l'apprentissage.
Bibliographie-1
A. Cours, séminaires, démonstrations, tables rondes :
Le cours ETA 6703 : Conception et élaboration de systèmes Multimédia
d'apprentissage - Max Giardina (hiver 1994)
Les présentation de la vitrine
EIF de CRIM
Les présentations de LICEF - journée porte ouverte Téléuniversité(
24-03 1994)
Les tables rondes avec les représentants de la recherche et de
l'industrie (mars 1994)
B. Ressources sur INTERNET :
Listes de discussion par courrier électronique :
AI-ED (intelligent computer
aided instruction) : ai-ed@sun.com
NEWEDU-L (new paradigms in education) : NEWEDU-L@vm.usc.edu
Groupes News :
bit.listserv.edtech
misc.education.multimedia
sci.edu
misc.education.adult
misc.education.distance
alt.education.research
misc.education
sci.cognitive
alt.video.laserdisc
alt.hypertext
alt.authorware
bit.listserv.authorware
Archives accessibles par Gopher :
gopher.ed.gov
gs1.gac.peachnet.edu
wave.scar.utoronto.ca
state..virginia.edu
gopher.cic.net
cico.rice.edu
gopher.unr.edu
Publications électroniques (accessibles par gopher)
EDUPAGE (ivory.educom.edu)
Chronicle of higher education
(chronicle.merit.edu)
Education,Research and
perspectives (gopher.ecel.uwa.edu.au)
Journal of Technology Education
(borg.lib.vt.edu)
New horisons in Adult Education
(gopher.acs.ohio-state.edu)
Catalyst (gopher.cic.net)
Distance Education Online
Symposion News (gopher.cic.net)
EduCom Review (gopher.cic.net)
Education Policy Analysis
Archives (gopher.cic.net)
Educational Uses of Industrial
Technology News (gopher.cic.net)
GLOSAS News (gopher.cic.net)
Journal of Extension
(gopher.cic.net)
Viewpoints (gopher.cic.net)
Bibliothèques en ligne et bases de donnés ;
ERIC et ASKERIC (gopher.ed.gov ou ericir.syr.edu)
C. Articles , périodiques, communications
"Appel de projets"-
1991 Min. de L'Ens.-Québec
"Ergonomie de l'écran et
de l'interactivité"-M. Cartier (1990)
"Software evaluation"
-Min. of Educ. Canada (1985)
"Evaluating Interactive
Multimedia"- T.C.Reeves
M. Giardina
"L'interactivité dans un environnement d'apprentissage multimédia"
(Revue des sciences de l'éducation 1992)
Frasson C, Kaltenbach M.,
Gecsei J. "Pif- An iconic intention-driven ITS Environment" (Lectures
Notes in Computer Science,vol 608,Springer-Verlag)
Joost Breuker "Generality
Watching : ITS caught between Science and Engineering" (Proceedings of
Second International Conference ITS '92 - Springer-Verlag 1992)
Max Giardina &co "BIOMEC- modélisation et
développement d'un module d'apprentissage intelligent utilisant le vidéodisque
interactif" (ITS- juin 1988)
D. Livres, monographies
S. Ambron and K.Hooper
:"Interactive Multimedia" (Microsoft Press-1988)
S. Ambron , K Hooper
"Learning with Interactive Multimedia" (Mic.Pr. -1990)
S. Cunningham, R.Hubbold
"Interacive Learning Trough Visualisation"
Stefan Odobleja "Psihologia
consonantista" (ESE- Bucuresti-1982)
Traité de psychologie
cognitive-3vol (Dunod 1989)
G.Vignaux "Les sciences
cognitives -une introduction" (ed.La découverte 1992)
A. Braddley "La mémoire
humaine-t héorie et pratique"(Pr.univ. de Grenoble 1993)
C.Fortin & R. Rousseau
"Psychologie cognitive" (Téléuniversité-Québec 1992)
J.P.Caverni & "Psychologie
cognitive-modèles et méthodes"(pr un.de Grenoble'88)
ed. M.Denis "modèles et
concepts pour la science cognitive" (pr univ Grenoble'93)
Y.Rogers & "Models in
the mind" (Academic Press 1992)
J Piaget "Les mécanismes
perceptifs" ((Pr.univ. de France 1961)
S. Pinker -edit. "Visual
cognition" (MIT 1985)
ed by L.Weiskrantz
"Thought Without Language" (Clarendon press Oxford 1988)
Irvin Rock "The logic of
perception" (MIT 1983)
E. Wenger "Artificial
intelligence and tutorial systems"(Morgan Kaufmann pub.'97)
C Frasson & co
"Intelligent tutoring systems"(Springer-Verlag 1992)
G. Boy "Intelligent assistant systems"(Academic Press 1991)
Lindsay &Norman
"Traitement de l'information et comportement humain" (Editions Etudes
vivantes 1980)
J. Coutaz "Interfaces
homme-ordinateur" (Dunod 1990)
P. Jorion "Principes des
systèmes intelligents" (Masson 1990)